Santé : les grèves retardent la vaccination des enfants, une alerte sanitaire en vue

Les grèves persistantes des professionnels de la santé au Maroc provoquent des retards inquiétants dans les programmes de vaccination des enfants, particulièrement celle du BCG, indispensable pour la prévention de la tuberculose. Médecins et experts de la santé mettent en garde face à une situation qui pourrait avoir des conséquences graves pour la santé publique, selon Médias24.

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Depuis plusieurs mois, les établissements publics de santé sont paralysés par des mouvements de grève, retardant les vaccinations. Les parents inquiets se retrouvent confrontés à des délais imprévus pour la vaccination de leurs enfants, notamment celle du BCG qui doit être administrée dans le premier mois de la vie du nouveau-né.

Le Maroc reste confronté à un taux de tuberculose relativement élevé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte une incidence de 35.000 cas en 2021. Bien que le taux de réduction de la maladie soit de 1% à 2% par an entre 2015 et 2023, ce rythme est jugé insuffisant pour éradiquer la tuberculose d’ici 2030. La vaccination par le BCG, qui réduit le risque de formes graves de la maladie, est essentielle dans cette lutte.

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Les grèves n’affectent pas seulement la santé des enfants, mais engendrent aussi des complications administratives. En effet, sans certificat de vaccination contre la tuberculose, les autorités locales refusent d’enregistrer les nouveau-nés à l’état civil, créant un casse-tête bureaucratique pour les parents. Par ailleurs, les retards de vaccination affectent aussi d’autres programmes, comme celui de la rougeole, exacerbant les risques d’épidémies.

Bien que le BCG soit à nouveau disponible en pharmacie depuis mars, après plusieurs mois de rupture, le secteur reste fragile. Contacté par Médias24, Moulay Said Afif, pédiatre et président d’Infovac Maroc, assure que “le BCG est actuellement disponible en pharmacie”, mais la dépendance envers les matières premières importées, principalement d’Inde et de Chine, pose un risque constant.