Après le dépouillement de la totalité des suffrages exprimés, la Ceni a déclaré Mohamed Ould Ghazouani grand vainqueur de l’élection présidentielle tenue le 29 juin dernier. Le président sortant, qui briguait un second mandat, a recueilli 56,12% des voix.
Biram Dah Abeid, son principal opposant, est arrivé en deuxième position avec 22,10% des suffrages. Lors d’une conférence de presse, Abeid a annoncé qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats proclamés par “la Ceni de Ghazouani”, qu’il accuse d’être sous l’influence du pouvoir en place. Il a affirmé que son mouvement de refus serait pacifique et a appelé l’armée ainsi que les forces de l’ordre à ne pas obéir aux ordres du régime.
Les partisans d’Abeid ont manifesté dans certains quartiers de Nouakchott, brûlant des pneus et des poubelles, perturbant ainsi la circulation, selon l’AFP. En réponse, les forces de sécurité ont encerclé le siège de campagne de l’opposant et arrêté son directeur de campagne, intensifiant la présence policière dans la capitale.
Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a déclaré que la situation était sous contrôle et que les citoyens pouvaient poursuivre leurs activités en toute tranquillité. Il a également réaffirmé que le gouvernement ne tolérerait aucune perturbation à l’ordre public.
Le candidat islamiste de Tawassoul, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, arrivé troisième avec 12,76 % des voix, a appelé ses partisans à rester calmes et à éviter tout comportement perturbateur. La Ceni, qui a jusqu’à lundi soir pour annoncer les résultats provisoires officiels, a été critiquée par l’opposition pour son manque d’indépendance.
Mohamed Ould Ghazouani a insisté sur le fait que seule la Ceni était habilitée à publier les résultats et a exhorté à la patience en attendant la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel. Pendant ce temps, les observateurs internationaux n’ont signalé aucun incident majeur durant le scrutin, bien que l’opposition continue de dénoncer les dispositifs mis en place par le gouvernement pour surveiller l’élection.