À Paris, l’art contemporain marocain s’expose à l’Institut du monde arabe

L’art contemporain marocain est représenté par l’exposition avant-gardiste “ARABOFUTURS” sur la science-fiction et les nouvelles visions dans le monde arabe, en cours à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris.

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Institut du monde arabe
L'Institut du monde arabe (IMA), à Paris. Crédit: Jean-Pierre Dalbéra / Flickr

Le Maroc est représenté à cet événement par les artistes Mounir Ayache, Meriem Bennani, Hicham Berrada, Sara Sadik et Youssef Oubahou, qui exposent leurs créations futuristes aux côtés de treize autres artistes représentant différents pays arabes.

Jusqu’au 27 octobre, “ARABOFUTURS, science-fiction et nouveaux imaginaires” offre au public une immersion dans les univers oniriques de la science-fiction et des nouveaux imaginaires arabes. Elle se propose d’être une introduction à “ce merveilleux et dynamique laboratoire d’hypothèses qui se déploie dans tous les territoires de la création”.

Vidéastes, plasticiens, photographes et performers renouvellent les perspectives, redéfinissent les identités et cherchent à offrir des contre-récits émancipateurs : mondialisation, modernité, écologie, migrations, genre ou décolonisation sont quelques-uns de leurs sujets de prédilection.

Les dix-huit artistes délivrent de nouveaux possibles pluriels, engagés, respectueux du vivant, ou des visions dystopiques permettant de cerner les contradictions de notre monde.

Leurs œuvres sont autant d’outils de réflexion et d’imagination du poids des discours dominants. “Elles donnent la place non seulement aux personnes minorisées, mais aussi au vivant qui nous entoure et même au non-vivant, d’après les initiateurs de cette exposition. L’objectif étant de créer un monde dans lequel ces éléments peuvent retrouver leur place, tout en mettant en exergue la fragilité du “règne humain”.

Ces “Voyage(s) vers demain” donnent autant matière à réflexion qu’à contemplation, et invitent à imaginer ensemble des futurs avec et par le monde arabe, pour l’humanité et le vivant tout entier.

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Pour le président de l’IMA, Jack Lang, cette exposition d’avant-garde est un événement “très original”, réunissant des artistes qui consacrent leur réflexion et leur art à des thèmes d’avenir comme l’intelligence artificielle, l’écologie, la science, la création sous toutes ses formes et la science-fiction.

Dans une déclaration à la MAP, il s’est réjoui “qu’une fois de plus, les Marocains soient au premier rang” avec cinq artistes retenus pour participer à cet événement culturel. Il s’agit, selon Lang, “de formes très originales, très étonnantes, très belles, surprenantes”, destinées à un public assez jeune, qui aime être transporté vers des univers un peu magiques ou féeriques.

Ce projet d’art contemporain est marqué par une forte présence marocaine, avec “une signature extrêmement forte”, et une “émergence d’une scène qui parle d’elle-même, mais aussi qui veut parler au monde”, note de son côté Élodie Bouffard, responsable des expositions à l’IMA et co-commissaire de l’exposition.

Ces artistes, souligne-t-elle, “nous aident à explorer, en contrepoint avec des artistes également du Golfe, mais aussi français ou vivant aux États-Unis, sur les futurs possibles, les futurs écrits en fait par les artistes d’origine arabe, avec cette force de pivoter, de donner à voir quelque chose des futurs auxquels on ne pourrait pas forcément s’attendre”.

Aux yeux de la co-commissaire de l’exposition, toutes ces démarches d’écriture qui permettent de sortir des visions européo-centrées ou occidentales sont représentées dans cette exposition pour témoigner de l’aspect collaboratif de la construction des futurs, et finalement, de l’anticipation et l’émancipation que les artistes peuvent aussi mettre en œuvre.

Pour accompagner cette exposition, une programmation culturelle est proposée au public, notamment des conférences, des échanges avec les artistes, des rencontres littéraires et des soirées musicales.

(avec MAP)