Annoncée dès l’année dernière, la réforme de la caisse de compensation prend officiellement effet à partir du 20 mai 2024 avec une augmentation de la bonbonne de gaz ; celle de 12 kg passant de 40 à 50 dirhams tandis que la bonbonne de 3 kg augmente de 2,5 dirhams.
À ce sujet, Aziz Akhannouch expliquait l’année dernière que “la réduction du soutien de compensation (…) représente une réduction progressive, partielle et limitée dans le temps entre 2024 et 2026, pour compléter le financement du programme (de généralisation de la protection sociale).”
La stratégie adoptée repose sur une augmentation graduelle des prix du gaz butane, tout en plafonnant ces hausses. Contrairement à une libéralisation totale des prix, le gouvernement a choisi une méthode plus mesurée : le prix de la bonbonne de 12 kg, par exemple, actuellement fixé à 40 dirhams, augmentera de 10 dirhams par an jusqu’en 2026, atteignant ainsi un maximum de 70 dirhams. Cette approche vise à minimiser l’impact sur les populations les plus vulnérables tout en ménageant la classe moyenne.
Parallèlement à cette décompensation partielle, le gouvernement a renforcé son programme d’aide sociale directe. Ce programme, qui bénéficiait déjà à 3,6 millions de familles en avril 2024, s’appuie sur un ciblage plus efficace des ménages éligibles, notamment grâce au registre social unifié.
L’objectif est de s’assurer que les familles réellement dans le besoin reçoivent le soutien nécessaire. En outre, la réforme s’intègre dans le cadre plus large de la mise en œuvre de la loi-cadre n° 09.21 relative à la protection sociale, qui prévoit une série de mesures destinées à améliorer le pouvoir d’achat des Marocains.
L’approche progressive de la décompensation vise à équilibrer les nécessités budgétaires de l’État avec les réalités économiques des citoyens. En évitant une hausse brutale des prix, le gouvernement espère réduire les tensions sociales et économiques. De plus, la stratégie de plafonnement permet de lisser l’impact de ces augmentations sur plusieurs années, offrant ainsi aux ménages le temps de s’adapter.