Les documents contrefaits permettaient aux mineurs de voyager depuis les Canaries vers la péninsule ibérique, où ils étaient ensuite livrés à eux-mêmes. Selon un communiqué de la police espagnole, l’organisation entrait en contact avec des jeunes accueillis dans des centres de Lanzarote et de Grande Canarie après leur arrivée sur les îles, dont ils s’échappaient pour pouvoir voyager vers l’Espagne continentale avec de faux documents.
Une fois sur la péninsule, les suspects leur retiraient les documents, les laissant dans une situation de vulnérabilité qui aggravait leur condition, les poussant à se présenter eux-mêmes aux autorités policières afin de pouvoir être réintégrés dans les centres d’accueil.
La police affirme que ce réseau criminel était composé de ressortissants d’origine marocaine qui profitaient de la situation précaire des mineurs pour s’enrichir. Selon les enquêtes, les familles des mineurs payaient aux responsables de l’organisation une somme allant de 1000 à 2000 euros par personne.
Les autorités espagnoles affirment avoir découvert que des proches des responsables de ce réseau géraient plusieurs agences de voyages et des cybercafés qu’ils utilisaient pour fournir des billets d’avion aux jeunes. Les membres de l’organisation effectuaient les paiements et les réservations de ces vols, précise la police.
“Ces individus changeaient l’itinéraire d’accès à la péninsule sous la pression policière, tentant de poursuivre leurs activités criminelles, en utilisant notamment la route des Balkans via un vol depuis le Maroc vers l’Italie ou la France, puis en transportant les mineurs en camion depuis ces pays jusqu’à leur destination en Espagne, subissant ainsi les conséquences pénibles du voyage”, précise le communiqué.
Cette opération policière, baptisée Celsius, a été lancée lorsque les autorités ont constaté un nombre élevé de mineurs étrangers non accompagnés d’origine marocaine qui, une fois arrivés dans différentes provinces de la péninsule, principalement à Malaga et Madrid, mais aussi à Valence et Barcelone, se présentaient devant la police sans aucun type de document, faisant valoir leur statut de mineurs.
