Pour mettre cela en perspective, le front en Ukraine fait 600 miles (un peu moins de 1000 kilomètres) de long et Gaza c’est 25 miles de long”, a expliqué Mungo Birch, qui est responsable du service d’action de l’ONU contre les mines (UNMAS) à Gaza, lors d’un point de presse à Genève.
Mais la masse de débris (37 millions de tonnes, ou 300 kilogrammes par m2, selon une estimation faite à la mi-avril par l’ONU) n’est pas le seul problème.
“Ces décombres sont probablement fortement contaminés par des UXO (munitions non explosées), mais leur nettoyage sera encore compliqué par d’autres dangers présents dans les décombres”, explique Mungo Birch.
Ainsi, “on estime qu’il y a plus de 800.000 tonnes d’amiante, rien que dans les décombres de Gaza”, ajoute le responsable. Ce produit très dangereux pour la santé exige des précautions particulières.
Mungo Birch espère que l’UNMAS à terme sera “en mesure d’être l’organisme de coordination de l’action contre les mines à Gaza et de mettre sur pied nos propres équipes de neutralisation des explosifs et munitions”.
En termes de financement, l’UNMAS a obtenu un financement de 5 millions de dollars, mais “pour poursuivre notre travail au cours des 12 prochains mois, nous avons besoin de 40 millions de dollars” supplémentaires, a souligné le responsable.
Mais “le secteur dans son ensemble aura besoin de centaines de millions de dollars sur plusieurs années afin de rendre Gaza à nouveau sûre pour la population”, estime-t-il.
Le Hamas a mené le 7 octobre une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, qui a entraîné le massacre de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
En riposte, Israël a promis d’anéantir le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 34.568 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.