Israël remercie le Sénat américain pour avoir voté une aide militaire de 13 milliards de dollars

Israël a remercié mercredi le Sénat américain pour avoir voté une aide militaire de 13 milliards de dollars, estimant que cela envoyait “un message fort” à ses “ennemis”, à l’heure où la guerre à Gaza ne connaît aucun répit.

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Benjamin Netanyahu accueillant Joe Biden en Israël après l'attaque du 7 octobre. Crédit: DR

Plus de six mois après le début de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, de nombreuses capitales étrangères s’inquiètent des préparatifs en cours pour une opération israélienne sur Rafah.

Le Premier ministre israélien assure depuis des semaines que cette ville, située à l’extrémité sud du territoire palestinien ravagé et où un million et demi de personnes ont trouvé refuge, est le dernier bastion du Hamas.

Tôt mercredi, des sources hospitalières et sécuritaires à Gaza ont fait état de frappes aériennes israéliennes dans les secteurs de Nousseirat (centre) et de Rafah. Un correspondant de l’AFP a également fait état de frappes aériennes intenses et de tirs d’artillerie à Gaza-Ville et dans le nord du territoire assiégé.

Renforcement du “Dôme de fer”

Sur le front diplomatique, Israël a remercié son allié américain pour l’enveloppe d’aide militaire qu’il lui a octroyée. Cette aide de 13 milliards de dollars doit notamment permettre de renforcer son bouclier antimissile “Dôme de fer”, déployé à ses frontières.

Cette aide à Israël “est un gage clair de la force de notre alliance et elle envoie un message fort à tous nos ennemis”, une référence au Hamas, mais aussi à l’Iran et au Hezbollah libanais, a réagi sur X le chef de la diplomatie israélienne Israel Katz.

Le plan américain comporte aussi plus de neuf milliards de dollars pour “répondre au besoin urgent d’aide humanitaire à Gaza et à d’autres populations vulnérables dans le monde”, notamment au Soudan, en guerre aussi depuis plus d’un an.

Cette aide intervient sur fond de manifestations pro-palestiniennes sur des campus américains et alors que les craintes d’une opération à Rafah ne font que grandir.

Les Gazaouis pris en étau

Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d’installer des abris et des centres de distribution de nourriture.

Cette opération d’évacuation durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les États-Unis, l’Égypte et d’autres pays arabes tels que les Émirats arabes unis, selon ces responsables.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a fait savoir qu’il étudiait une “série de mesures à prendre en préparation des opérations à Rafah, en particulier sur l’évacuation des civils”.

On ne voit pour l’instant aucun plan d’évacuation pour les civils” de Rafah, a déclaré mardi à l’AFP Fabrizio Carboni, directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pour qui une évacuation massive n’est “pas possible” dans les conditions actuelles.

Pour Jan Egeland, le secrétaire général de l’ONG Norwegian Refugee Council (NRC), une offensive sur Rafah, “le plus grand camp de déplacés sur terre”, conduirait à une “situation apocalyptique”.

En attendant, la guerre ne connaît aucun répit. L’armée israélienne a déclaré mercredi avoir frappé dans la nuit deux postes de lancement du Hamas dans le sud de la bande de Gaza. Au cours de la journée écoulée, “plus de 50 cibles” ont été frappées, a-t-elle ajouté.

Plus de 34.000 morts palestiniens

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En riposte à l’attaque, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une vaste opération militaire qui a fait jusqu’à présent 34.183 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.

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Mardi, l’ONU a réclamé une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de ces villes, al-Chifa à Gaza et Nasser à Khan Younès, soulignant la nécessité de mettre fin au “climat d’impunité” actuel.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains, Volker Türk, s’est dit “horrifié par les destructions” de ces deux hôpitaux “et par la découverte annoncée de fosses communes dans et autour de ces sites”.

La Défense civile de Gaza a affirmé avoir exhumé depuis samedi 340 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser. L’armée israélienne a déclaré que les allégations selon lesquelles elle avait enterré des corps de Palestiniens étaient “sans fondement”.

Risque de famine

Dans les ruines de l’hôpital al-Chifa, un médecin, Amjad Alewah, est venu montrer mardi à un correspondant de l’AFP l’accueil des urgences, calciné et partiellement vidé de son mobilier. “Au bout de 200 jours de guerre, nous sommes maintenant au milieu des décombres de ce grand hôpital (…) Nous recevions des milliers de blessés chaque jour”, se souvient-il. Outre le lourd bilan humain et les destructions massives, la population de Gaza est confrontée selon l’ONU à un risque de famine.

Les États-Unis vont débuter “très prochainement” la construction d’une jetée à Gaza pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien, a déclaré mardi le Pentagone.

Au cours des derniers jours, Israël, qui contrôle l’entrée des marchandises dans la bande de Gaza, a augmenté le nombre de camions d’aide autorisés à pénétrer dans le territoire.

Israël et l’ONU ne s’accordent pas toujours sur le décompte de ces camions d’aide, mais le patron de l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, s’est félicité d’un nombre record de camions entrés le territoire en une seule journée.