Liban : l'ONU appelle à l'arrêt de six mois de violences entre Israël et le Hezbollah

L'ONU a appelé, ce lundi 8 avril à l'arrêt des violences qui opposent depuis six mois Israël et le Hezbollah libanais, soulignant les craintes d'une escalade et demandant de laisser une chance à la diplomatie.

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Frappe israélienne sur le village de Majdel Zoun, dans le sud du Liban, le 5 mars 2024, au milieu de l'escalade des hostilités transfrontalières pendant la guerre entre Israël et le Hamas. Crédit: DR

Depuis le lendemain de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs opposent l’armée israélienne au Hezbollah libanais et ses alliés, qui affirment soutenir le mouvement islamiste palestinien.

Cela fait six mois que les échanges de tirs de part et d’autre de la Ligne bleue (…) se poursuivent sans relâche », ont déploré la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Joanna Wronecka, et le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Aroldo Lazaro.

« La violence et les souffrances n’ont que trop duré. Elles doivent cesser », ont ajouté les responsables dans un communiqué conjoint, appelant d’urgence toutes les parties à « employer tous les moyens pour éviter une escalade supplémentaire tant qu’il reste de la place pour la diplomatie ».

L’armée israélienne a affirmé dimanche avoir achevé une « nouvelle phase » dans sa préparation à « la guerre » à sa frontière avec le Liban.

« L’élargissement progressif de la portée et de l’ampleur des affrontements (…) augmente considérablement le risque d’erreurs de jugement et d’une détérioration supplémentaire d’une situation déjà alarmante », ont averti les responsables de l’ONU.

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Près de 10.000 militaires de la Finul sont déployés le long de la Ligne bleue, la ligne de démarcation fixée par l’ONU entre le Liban et Israël, sans pouvoir empêcher les violences.

Le Hezbollah a intensifié ses attaques contre des positions israéliennes de l’autre côté de la frontière, et l’armée israélienne riposte par des raids qui visent de plus en plus en profondeur le territoire libanais, ainsi que par des frappes ciblées contre des responsables du mouvement islamiste libanais.

Au moins 363 personnes, essentiellement des combattants du Hezbollah, dont au moins 70 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l’AFP, et 18 personnes en Israël, dix soldats et huit civils, d’après les autorités dans ce pays.

Les responsables de l’ONU ont estimé qu’il était « crucial » de parvenir à une solution politique, basée sur « l’entière application de la résolution 1701 » du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, stipule que seule l’armée libanaise et la Finul soient déployées dans le sud du Liban.

Mort d’un commandant du Hezbollah

L’armée israélienne a annoncé, ce lundi, avoir tué un commandant d’une unité d’élite du Hezbollah lors d’un raid sur le sud du Liban dans la nuit.

Les chasseurs israéliens « ont frappé et éliminé Ali Ahmad Hussein, le commandant des forces al-Radwan de l’organisation terroriste du Hezbollah dans la région d’al-Houjair », indique un communiqué de l’armée israélienne.

Une source sécuritaire libanaise a indiqué de son côté à l’AFP qu’un « responsable des forces al-Radwan » avait été tué, ainsi que deux autres combattants du Hezbollah, dans un raid israélien sur Sultaniyé dans le sud du Liban. Elle a précisé que le responsable tué se nommait Abbas Jaafar.

Selon l’Agence nationale d’information libanaise (Ani, officielle), la frappe israélienne a visé « une maison » et causé d' »énormes dégâts » dans le village de Sultaniyé situé à une douzaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise.

Depuis le début de la guerre d’Israël contre le Hamas, Ali Ahmad Hussein avait procédé à « de nombreux tirs en direction du territoire israélien », a souligné l’armée israélienne. La frappe l’ayant visé est intervenue alors que l’armée israélienne a affirmé dimanche avoir conclu une « nouvelle phase de préparation à la guerre » sur le front libanais.