L’UNRWA est le “principal fournisseur d’aide” à Gaza et dans la région et cesser de la financer “va avoir une incidence sur l’aide vitale apportée à plus de deux millions de civils, dont plus de la moitié sont des enfants, qui dépendent tous de (son) aide”, pointent 21 organisations non gouvernementales, dont Oxfam, Médecins du Monde, Save the children ou le Danish Refugee Council, dans un communiqué commun.
Douze pays, dont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni ou encore le Japon, ont annoncé suspendre leur financement à l’UNRWA après qu’Israël a accusé vendredi certains de ses employés d’avoir été impliqués dans l’attaque du Hamas sur son sol le 7 octobre.
Si Israël a dit vouloir “faire cesser” toutes les activités de l’agence, celle-ci a licencié douze de ses salariés et promis une enquête sur ces allégations, une attitude “saluée” par les 21 ONG, qui se disent à l’inverse “choquées” par la décision “irresponsable” de bailleurs de “couper les vivres à une population tout entière”, quand ces pays “appelaient eux-mêmes au renforcement de l’aide à Gaza”.
“Nous sommes profondément préoccupées et révoltées par le fait que certains des principaux donateurs aient convenu de suspendre leurs financements” à l’UNRWA, s’indignent-elles, “alors que la catastrophe humanitaire empire de jour en jour à Gaza”.
L’agence onusienne a perdu 152 employés, tués depuis le 7 octobre, et 141 de ses installations ont été endommagées par des bombardements, rappellent les ONGs.
“Un million de déplacés palestiniens se sont réfugiés à proximité ou dans 154 abris de l’UNRWA”, qui a poursuivi son travail “dans des conditions quasiment impossibles” pour fournir nourriture, eau potable et vaccins aux Gazaouis, jugent-elles.
Les autres agences présentes à Gaza “ne (pouvant) remplacer l’aide humanitaire que l’UNRWA fournit”, “si les suspensions de financement sont maintenues, nous risquons d’assister à l’effondrement total de la réponse humanitaire, déjà très limitée, à Gaza”, insistent ces associations humanitaires, qui demandent aux pays concernés d’“annuler la suspension de leur financement” à l’UNRWA.
Dans un communiqué séparé, Médecins sans frontières avait dénoncé lundi des “coupes budgétaires” qui “mettent en péril la survie de millions de Palestiniens”.