Pendant ce temps, la Turquie a reçu la part du lion avec 12,4 millions de tonnes, soit près de 39 % du total des exportations de déchets du Vieux Continent.
Cette question continue de susciter des controverses au Maroc depuis le décret ministériel émis précédemment par le ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, qui a défini la liste des déchets non dangereux pouvant être autorisés à être importés.
Selon l’Office, l’Inde se positionne comme la deuxième plus grande destination des déchets européens, recevant 3,5 millions de tonnes des pays européens au cours de la même année. Elle est suivie par le Royaume-Uni avec 2,0 millions de tonnes, puis par la Suisse, la Norvège et l’Égypte avec 1,6 million de tonnes chacune. Ensuite viennent le Pakistan avec 1,2 million de tonnes, l’Indonésie avec 1,1 million de tonnes, et les États-Unis avec 0,8 million de tonnes.
Bien que les données présentées par l’Office européen n’aient pas précisé la nature des déchets envoyés au Maroc, contrairement à la Grande-Bretagne et à la Turquie (recevant tous deux des déchets métalliques) ou à l’Inde (recevant des déchets en papier), le débat sur les déchets a été soulevé il y a quelques mois au Parlement. En juin dernier, l’équipe parlementaire du Parti du Progrès et du Socialisme a demandé à Leila Benali, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, de clarifier la réalité du “trafic de déchets espagnols vers le Maroc”.
Ahmed Abbadi, député du Parti du progrès et du socialisme (PPS), avait en effet soulevé des questions quant aux mesures de protection mises en place pour contrer le trafic illégal de déchets au Maroc, faisant remarquer que certains médias nationaux et internationaux avaient rapporté “l’implication d’individus accusés d’avoir introduit des milliers de tonnes de déchets plastiques de manière illégale, non seulement chez nous, mais aussi dans d’autres pays”.
Suite au silence de la ministre face à ces interrogations, l’Association “Roeya pour la bienveillance envers les animaux et la défense de l’environnement” (RAFA) a exprimé, dans un communiqué, sa préoccupation face à la tournure prise par cet incident.
L’association indiquait que cet incident constitue “une violation flagrante des réglementations en vigueur dans le domaine de la gestion des déchets dangereux, en accord avec les termes régissant l’importation, l’exportation et le transit de ces déchets”.
RAFA a alors critiqué le refus de la ministre de répondre aux questions des groupes parlementaires concernant cet incident. Selon l’association, cette attitude met en lumière “l’inconsistance des discours environnementaux grandiloquents et souligne la tendance à privilégier les notions de responsabilité et de reddition de comptes de manière sélective, permettant ainsi l’évasion des sanctions et portant atteinte à l’État de droit et à la démocratie environnementale”.
Il convient de noter que l’importation de déchets de l’étranger a été encadrée par une décision publiée dans le Journal officiel sous le numéro 1339.20, en vertu des dispositions du décret ministériel numéro 2.17.587, qui fixe les conditions et modalités d’importation et d’exportation de déchets vers et depuis le Maroc et leur transit à travers lui vers d’autres pays.