C’est avec surprise et sidération que les habitants de Dahomey Plage ont assisté hier, mardi 16 janvier 2024, à une action en force de bulldozers qui, sous l’encadrement des autorités locales, ont détruit les terrasses et les garages de plus d’une centaine d’habitations à Dahomey”, commence le communiqué diffusé par des habitants de cette petite plage près de Bouznika. “Certains autres cabanons ont été éventrés alors que les propriétaires étaient absents, et ce, sous les yeux des autorités.”
Les habitants assurent ne pas avoir “été prévenus de cette action qui a été menée dans la surprise générale”, arguant qu’“aucun document officiel justifiant de ces destructions ne leur a été remis par les forces de l’ordre qui étaient sur place” malgré leurs demandes.
“Cette violence de l’État, qui fait fi de tout l’arsenal administratif, règlementaire et juridique est inquiétante pour l’État de Droit et les droits des citoyens”, conclut le communiqué, où les habitants s’interrogent : “Quelles sont les décisions légales qui ont permis la destruction de leurs habitations ? Quels sont leurs interlocuteurs ? À quelle table s’asseoir pour arrêter le massacre et la destruction brutale de leurs habitations ?”
Les destructions se poursuivent aujourd’hui, mercredi 17 janvier, sur cette petite plage où plusieurs habitants vivent à l’année, tandis que d’autres y avaient une résidence secondaire. Ancien camping, elle avait au fil des années vu certaines de ses habitations en préfabriqué (cabanons) se transformer en maisons en dur.
Démolitions en série
Vendredi dernier, les autorités locales de Casablanca ont démoli les constructions entourant le mausolée de Sidi Abderrahmane, sur ordre du wali de Casablanca, Mohamed Mhidia. Depuis quelques semaines, les opérations de libération des espaces publics occupés illégalement se multiplient à travers la ville, et au-delà.
Fin décembre, le village de Tifnit, au sud d’Agadir, tombait déjà sous les coups des pelleteuses pour “occupation illégale du domaine maritime”.
Les quelques villages de pêcheurs plus au sud n’allaient pas tarder à subir le même sort, et à l’heure où nous écrivons ces lignes, les destructions se poursuivent dans la région de Souss-Massa, où de nombreux habitants perdent leur résidence principale sans nécessairement de préavis.