Mer Rouge : l’Espagne ne participera pas à une éventuelle mission de l’UE

L’Espagne ne prendra pas part à une éventuelle mission de l’Union européenne en mer Rouge contre les attaques de rebelles Houthis du Yémen, a annoncé vendredi la ministre espagnole de la Défense, alors que l’envoi d’une force navale européenne est à l’étude.

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La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, le 14 mai 2019 à Bruxelles. Crédit: Emmanuel Dunand / AFP

Nous ne savons pas encore si l’Union européenne va faire une nouvelle mission”, mais si c’est le cas, “l’Espagne ne va pas y prendre part en mer Rouge, parce qu’elle participe déjà à 17 missions”, a expliqué Margarita Robles lors d’un point presse.

“La position de l’Espagne a toujours été très claire sur le sujet”, a insisté la ministre.

Les pays de l’UE doivent discuter à partir de mardi du sujet, qui est à l’étude à Bruxelles depuis plusieurs semaines. Le projet avait été évoqué bien avant que les forces américaines et britanniques ne frappent le Yémen.

L’UE cherche à compléter la coalition dirigée par les États-Unis, qui comprend des pays de l’Union et opère déjà sur cette route maritime vitale. La taille et la composition d’une telle mission européenne restent toutefois à préciser.

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L’année dernière, l’Union européenne avait envisagé d’étendre son opération Atalante, axée sur la protection du trafic maritime au large de la Somalie et à laquelle prend part l’Espagne, mais cette initiative avait été bloquée par Madrid.

Selon la presse espagnole, le refus de Madrid s’explique par des raisons de politique intérieure, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez devant composer au sein de la coalition gouvernementale avec un parti de gauche radicale, Sumar, très hostile à la politique étrangère américaine.

Les Houthis, soutenus par l’Iran, multiplient les frappes contre des navires qu’ils considèrent liés à Israël sur la principale route commerciale internationale depuis le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas contre Israël qui a provoqué la guerre, toujours en cours, dans la bande de Gaza.

Les rebelles ont pris le contrôle d’une grande partie du Yémen depuis qu’une guerre civile y a éclaté en 2014 et font partie d’un “axe de résistance” régional soutenu par l’Iran contre Israël et ses alliés.

Les frappes aériennes menées vendredi avant l’aube par les États-Unis et la Grande-Bretagne renforcent les craintes d’une extension du conflit dans la région. Ces frappes ont visé une base aérienne, des aéroports et un camp militaire, selon la chaîne de télévision des rebelles Houthis Al-Masirah TV. Des correspondants de l’AFP et des témoins ont indiqué avoir entendu plusieurs explosions dans la capitale Sanaa et la ville portuaire de Hodeida.