Gaza : un ministre israélien préconise un départ massif de Palestiniens, malgré les critiques américaines

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a de nouveau préconisé mercredi un départ massif de Palestiniens de Gaza, rejetant les critiques américaines qualifiant ses précédentes déclarations de scénario d’“irresponsable”.

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UNRWA / X

Les États-Unis sont nos bons amis, mais avant tout, nous ferons ce qui est bon pour l’État d’Israël : encourager l’émigration de centaines de milliers de personnes de Gaza permettra aux résidents (israéliens) de rentrer chez eux (à la lisière de Gaza) et de vivre en sécurité tout en protégeant nos soldats”, a écrit Ben Gvir sur le réseau social X en réponse aux critiques américaines.

Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite pro-colons Force juive, avait appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza, après la guerre en cours, et à “encourager” la population palestinienne à émigrer, au lendemain d’un appel similaire d’un autre ministre d’extrême droite, celui des Finances, Bezalel Smotrich.

L’expulsion d’une population hors de son territoire est interdite par les conventions de Genève, qui constituent le cœur du droit humanitaire international, et les statuts de la Cour pénale internationale (CPI) désignent la “déportation ou le transfert forcé de population” comme un crime contre l’humanité.

“Les États-Unis rejettent les récentes déclarations des ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir prônant la relocalisation des Palestiniens en dehors de Gaza”, a déclaré mardi dans un communiqué le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, qualifiant ces propos d’“irresponsables”.

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Smotrich, qui dirige le parti “Sionisme religieux”, est revenu à la charge mercredi, affirmant dans des déclarations rapportées par les médias, que “70 % du public israélien sout(enai)t l’émigration volontaire des Arabes de Gaza et leur absorption par d’autres pays”.

Selon lui, “les partisans d’une telle solution humanitaire comprennent qu’un petit pays comme le nôtre ne peut se permettre une réalité où, à seulement quatre minutes de nos localités, il existe un foyer de haine et de terreur, où deux millions de personnes se réveillent chaque matin avec le désir de détruire l’État d’Israël”.

Smotrich avait nié lors d’une visite privée à Paris en mars l’existence d’un peuple palestinien. “Il n’y a pas de Palestiniens, car il n’y a pas de peuple palestinien”, avait-il dit.

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, alliant des partis de droite, d’extrême droite et des formations juives ultra-orthodoxes, est déjà accusé d’avoir largement renforcé le poids des colons en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.