Le Club des magistrats du Maroc avertit de la possibilité de démission collective de ses membres

Le Club des magistrats du Maroc a émis des avertissements sérieux concernant la possibilité de démissions collectives de ses membres, y compris ceux du bureau exécutif et du Conseil national. Cette décision radicale fait suite à un sentiment croissant d’insécurité professionnelle parmi les juges. Beaucoup parmi eux envisagent de quitter leurs fonctions judiciaires, alarmés par la dégradation perçue de leur sécurité professionnelle.

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Rachid Tniouni / TelQuel

Dans un effort pour contrecarrer cette tendance inquiétante, le Club a annoncé, lors de la troisième session ordinaire de son Conseil national, son intention d’explorer toutes les formes d’expression possibles pour aborder cette question. Toutefois, la décision finale concernant les démissions a été reportée jusqu’à la prochaine session du Conseil.

Le Club a exprimé une profonde préoccupation face à la fréquence croissante des procédures disciplinaires initiées pour des erreurs judiciaires. Ces erreurs, selon le Club, pourraient être rectifiées par les voies de recours légales existantes ou ne représentent pas de manquements professionnels sérieux. Cette situation a exacerbé un climat de tension au sein de la communauté judiciaire et a mis en évidence un affaiblissement du rôle des associations professionnelles dans le processus de réforme judiciaire.

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En réponse à ces défis, le Conseil national du Club a mandaté son bureau exécutif pour élaborer une proposition visant à renforcer la sécurité professionnelle des juges. Cette proposition sera examinée lors de la prochaine session du Conseil, avec une invitation à tous les juges membres du Club à y participer pour son adoption.

Le communiqué du Club a souligné l’importance de promouvoir les qualités d’intégrité, de droiture, de sérieux, de courage et d’indépendance parmi les juges. Ces valeurs sont considérées comme essentielles pour améliorer le système judiciaire et sont vues comme un capital immatériel précieux au sein du pouvoir judiciaire.

En outre, le Club a planifié l’organisation d’un atelier scientifique dédié à l’évaluation du système juridique régissant les recours contre les décisions du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. L’atelier examinera également la pertinence de la création d’un Conseil d’État, en ligne avec les aspirations royales exprimées en 1999.

Enfin, le Club a exprimé son soutien inconditionnel au juge Afif El Bakkali, saluant son intégrité, sa compétence et son engagement en faveur de l’indépendance judiciaire, considérant toute atteinte à la confiance des juges dans la gestion de leurs carrières comme potentiellement préjudiciable à leur indépendance et, par extension, à celle du pouvoir judiciaire.