Le rapport, disponible sur le site du groupe britannique, met en lumière les différentes évolutions qui s’opèrent dans le paysage agricole africain, notamment au niveau des communautés locales, de l’autonomisation des jeunes et de l’égalité des genres en tant que moteurs de croissance inclusive.
L’étude rappelle que le secteur agricole africain a connu une transformation significative depuis l’an 2000, avec une expansion des terres cultivées représentant 52 % de la croissance mondiale. L’Afrique subsaharienne enregistre le taux de croissance le plus élevé en valeur de production agricole de toutes les régions du monde, soit 4,3 %.
“Agriculture in Africa 2023” souligne également l’importance de passer à des systèmes agricoles basés sur les connaissances, et met en lumière une série d’initiatives proposées par diverses organisations, ouvrant la voie à une croissance durable et productive.
Ainsi, le rapport met en avant les pratiques agricoles durables ainsi que leur impact sur la croissance agricole, mais aussi le rôle des technologies et de l’innovation dans le façonnement de l’avenir de l’agriculture africaine. Le rapport insiste aussi sur les différentes initiatives visant à autonomiser les agriculteurs, en particulier les femmes, et à résoudre les disparités de financement liées au genre. Il aborde les programmes axés sur la jeunesse, les initiatives entrepreneuriales et les opportunités d’éducation et de formation dans le secteur agricole.
Dans ce sens, le rapport précise que “dans des pays comme le Maroc, une structure organisationnelle prometteuse a vu le jour parmi les agricultrices grâce à la création de coopératives”. Est également cité “un rapport du Haut-commissariat au plan du Maroc datant de 2022, qui a révélé que 73 % des 15 millions de personnes ne faisant pas partie de la population active étaient des femmes, ce qui souligne le potentiel d’intégration des femmes dans l’agriculture”.
Il insiste également sur l’importance de la création d’un “solide écosystème de start-up”, vu comme un potentiel “outil puissant pour exploiter le pouvoir de la jeunesse dans l’agriculture”. Le rapport cite, à titre d’exemple, la plateforme StartGate de l’Université Mohammed-VI Polytechnique, décrite comme “un modèle dynamique pour catalyser les start-ups en Afrique, en exploitant le pouvoir disruptif de la technologie pour transformer des secteurs à fort impact et propices à l’innovation, tels que l’agriculture”.
Concernant les femmes, le rapport pointe “un déficit de financement basé sur le genre estimé à 42 milliards de dollars”, malgré le fait qu’elles soient “les chefs de file de l’agriculture africaine en tant que petites exploitantes”.
Dans ce contexte, le rapport recommande au secteur privé d’élaborer “des solutions de financement plus accessibles et plus rentables, adaptées aux besoins des femmes rurales”. Il est également indiqué que “les innovations financières des prêteurs multilatéraux, des multinationales telles que le groupe OCP et des entreprises de technologie financière qui s’attaquent aux obstacles rencontrés par les entreprises agroalimentaires — en particulier les petits exploitants agricoles et les petites et moyennes entreprises — seront essentielles pour accroître la disponibilité et l’accès au crédit parmi les populations clés telles que les femmes”.
Pour Karine Loehman, directrice générale d’OBG pour l’Afrique, ce nouveau rapport constitue un instrument stratégique fournissant des directives tangibles pour exploiter la numérisation, autonomiser la jeunesse et promouvoir l’égalité des genres, des éléments essentiels pour l’avenir de l’agriculture africaine.
“Nous explorons une variété d’aspects clés tels que les pratiques agricoles durables, l’accès au marché, l’innovation technologique et l’inclusion socioéconomique. En offrant de l’information et des stratégies dans ces domaines, nous visons à doter les gouvernements, les entreprises et les organisations de connaissances et d’outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées et tirer parti du vaste potentiel que détient l’agriculture africaine”, a-t-elle souligné.