Ils appartiennent au clan familial al-Bakri, selon des secouristes et des témoins. À l’hôpital européen, sept petites dépouilles ont été déposées dans des couvertures mortuaires blanches, sur le point d’être refermées sur leurs visages ensanglantés, entourées de membres de leur famille, a constaté un photographe de l’AFP.
Les populations payent un très lourd tribut à la guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien depuis la bande de Gaza. Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l’attaque.
Les frappes israéliennes menées en représailles ont elles fait au moins 3785 morts côté palestinien, en majorité des civils, selon un nouveau décompte, rendu public ce jeudi 19 octobre par le ministère de la Santé du Hamas, qui a recensé au moins 1524 décès d’enfants.
Jeudi, l’armée israélienne a indiqué avoir mené en 24 heures des centaines de frappes aériennes visant l’infrastructure du Hamas. Des nuages de fumée étaient visibles dans différents secteurs du nord du territoire. Après l’un de ces raids, un photographe de l’AFP a constaté dans une rue de Gaza de nombreux signes de destruction, gravats, verres de vitrines brisées, bâtiments effondrés.
Plus au sud, Dyala (2 ans), Ayman (3 ans), Hamada (5 ans) et Zaher (2 ans) Bakri, ainsi qu’Oudai, Jamal Abou Al-Naja, Nabil et Acil Omran, âgés entre deux et cinq ans, “dormaient quand ils (les Israéliens, ndlr) ont détruit la maison qui s’est écroulée sur leurs têtes”, raconte à l’AFP le patriarche de la famille Bakri, Abou Mohammad Wafi al-Bakri, 67 ans.
Selon des témoins, tous se trouvaient au rez-de-chaussée de la maison familiale de trois étages, située entre Khan Younès et Rafah, et leurs corps ont été récupérés une heure après le raid.
Jihad al-Bakri, le père d’Ayman, Hamada et Dyala, était sorti de la maison “dix minutes avant le bombardement pour chercher de l’eau”, affirme leur grand-père. “Aucun de mes enfants n’est lié aux organisations palestiniennes. Il n’y avait pas d’hommes dans la maison au moment du bombardement”, ajoute-t-il.
À Rafah, un autre raid israélien a coûté la vie à une mère, Arij Marwan al-Banna, et ses deux filles, Sarah et Samya, âgées de moins de dix ans, selon des sources médicales palestiniennes. Arij Marwan al-Banna, avait fui sa maison dans la ville de Gaza après un ordre d’évacuation adressé par l’armée israélienne à quelque 1,1 million d’habitants du nord du petit territoire, pour s’abriter chez ses parents à Rafah, plus au sud.
Elle était enceinte de sept mois. Les médecins à l’hôpital de Rafah l’ont fait accoucher post mortem par césarienne, mais le bébé était déjà mort, a raconté une source médicale.
Le personnel médical de Gaza estime ne plus être en mesure de soigner les blessés, faute de médicaments, d’eau et du carburant nécessaire au fonctionnement des générateurs. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza a assuré jeudi que l’hôpital de Deir-al-Balah, au centre de ce petit territoire où vivent plus de deux millions de personnes, était à court d’équipement médical.