Espagne : la gauche convaincue de ses chances de rester au pouvoir

Les socialistes de Pedro Sánchez, chef du gouvernement espagnol, se sont dit ce mercredi 30 août, convaincus de leurs chances d’être reconduits au pouvoir après l’“échec”, du chef des conservateurs à se faire investir Premier ministre par le Parlement à la fin du mois.

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Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Crédit: AFP

Arrivé en tête du scrutin anticipé du 23 juillet, qui n’a pas permis de dégager de majorité, le leader de la droite espagnole, Alberto Núñez Feijóo, a été chargé par le roi Felipe VI de présenter sa candidature devant le Parlement. Les débats et le vote auront lieu les 26 et 27 septembre.

Les chances de Feijóo sont toutefois infimes, car il ne peut disposer au maximum que de 172 voix, alors que la majorité absolue est de 176 députés : celles des 137 députés de son Parti Populaire (PP), les 33 de la formation d’extrême droite Vox et les députés de deux petits partis régionaux.

“L’investiture de Feijóo est vouée à l’échec (…) Et une fois qu’elle aura échoué, (…) nous obtiendrons une investiture qui apportera de la stabilité à notre pays”, a affirmé la porte-parole du Parti socialiste, Pilar Alegría, après une rencontre entre Sánchez et Feijóo dans la matinée.

En cas d’échec du chef du PP, Sánchez disposerait de deux mois pour tenter à son tour d’être investi. S’il n’y parvenait pas, de nouvelles élections seraient convoquées, probablement à la mi-janvier.

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Sánchez peut actuellement compter sur 164 députés : les 121 de son parti, les 31 de Sumar, son allié de gauche radicale, les 11 des deux partis basques et l’unique député d’un petit parti galicien.

Il doit ainsi négocier le soutien de deux partis indépendantistes catalans qui lui permettraient d’atteindre un total de 178 voix, comme cela a déjà été le cas le 17 août lors de l’élection de la socialiste Francina Armengol à la présidence de la Chambre des députés.

Mais les indépendantistes ont mis la barre très haut et réclament, en échange de leur appui, un référendum sur l’indépendance de la Catalogne et une amnistie générale pour toutes les personnes inculpées après la tentative de sécession avortée de cette région en octobre 2017.

Pour sa part, Feijóo a demandé mercredi à Sánchez de le laisser gouverner en tant que vainqueur du scrutin pendant au moins deux ans en échange d’accords entre leurs deux formations sur plusieurs thèmes. Mais il s’est vu de nouveau opposer une fin de non-recevoir par le Premier ministre sortant. “Sánchez préfère s’allier avec les indépendantistes”, a alors dénoncé Feijóo devant la presse à l’issue de cette réunion.

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