Dans un discours de près de deux heures prononcé le lundi 28 août à l’Élysée devant les ambassadeurs de l’Hexagone, Emmanuel Macron a tenté, entre autres, de dresser un constat des relations diplomatiques avec le Maghreb et d’autres pays du Proche et Moyen-Orient.
Pour le président français, la détérioration de ces relations, souvent historiques, n’est pas due à “un manque d’engagement avec beaucoup d’entre eux de la France, y compris dans les efforts que nous avons pu faire sur les questions de mémoire ou les questions économiques”.
🇫🇷/ Macron : « les relations ne sont pas au niveau qu’ils devraient être… Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte ».
Le Président français veut revoir sa diplomatie avec l’Afrique, particulièrement le Maghreb dans une conjoncture particulière, caractérisée par un sentiment de haine… pic.twitter.com/k36CXOFjOS
— Pr Mehdi EL KAROUANI (@karouani_M) August 28, 2023
Une assertion qui laisse perplexe au vu des indélicatesses qu’a pu avoir Macron avec des pays, dont le Maroc, qui ont historiquement eu de bonnes relations avec la France de la cinquième République. Depuis son arrivée à la présidence, Macron a réussi à se mettre à dos le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et les principaux pays du Sahel, pour ne citer que ceux-là.
“Les relations bilatérales ne sont pas au niveau où elles devraient être”, a-t-il reconnu à demi-mot, citant “Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, mais également d’autres pays du Proche et Moyen-Orient”. Mais le président insiste sur le fait que “les crises existantes dans la région et sa détérioration” expliquent les discordes.
Macron a par ailleurs demandé que “d’ici la fin de l’année, sous l’autorité de la ministre (des Affaires étrangères), soit consolidé un agenda de relance intergouvernementale avec toute la région plus largement”. Pour ce projet de relance des relations bilatérales, le président a une idée en tête : rompre avec les relations traditionnelles du passé et se baser sur des “questions d’environnement, de climat, et de coproduction”.
Dans un registre plus large, Macron a estimé que le contexte international “se complique et fait courir le risque d’un affaiblissement de l’Occident, et plus particulièrement de notre Europe”, évoquant la guerre en Ukraine et l’émergence de nouvelles puissances.
Sur la question du Niger, le chef d’État est confronté à une remise en cause de sa politique en Afrique, et se dit prêt à soutenir une solution militaire si la CEDEAO décidait de franchir le pas.
Macron en a profité pour critiquer Washington et certaines capitales européennes, dont Berlin et Rome, qui privilégient la diplomatie dans la crise nigérienne.