Un tiers des Marocains estime que l’enseignement public s’est amélioré

Le groupe Sunergia, spécialisé en sondages d’opinion, a mené une étude sur la qualité de l’enseignement public et la question épineuse des enseignants dits “contractuels”.

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Surveillance lors des examens du baccalauréat, le 6 juin 2023 à Rabat. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Selon l’étude menée auprès d’un échantillon représentatif de 1006 personnes, 39% des Marocains estiment que la qualité de l’enseignement public a connu une amélioration notable ces dernières années : 9% considèrent qu’elle s’est beaucoup améliorée et 30% un peu améliorée.

L’étude fait remarquer que les Marocains qui voient une amélioration sont davantage âgés de 18 à 34 ans et de 65 ans et plus, des habitants du sud, et issus des catégories socioprofessionnelles CSP D et E.

10% pensent que la qualité de l’enseignement public est restée inchangée, contre 35% qui pensent qu’elle s’est détériorée, davantage au sein des CSP A et B.

Formation, assiduité et surpeuplement

S’agissant de la priorité pour aboutir à un enseignement de qualité, 37% des Marocains pensent d’abord à “l’amélioration de la formation des enseignants”, contre 15% qui privilégient plutôt “l’amélioration de l’assiduité” de ces derniers.

Une troisième frange de 9% a évoqué “l’augmentation des salaires” pour l’obtention d’un enseignement de qualité, tandis que 6% ont insisté sur la réduction de la surpopulation scolaire.

Un tiers soutient la lutte des enseignants “contractuels”

Autre volet du sondage, la lutte que les enseignants dits “contractuels” mènent depuis plus de cinq ans en vue d’accéder à la fonction publique et au renoncement à la politique de recrutement par contrat.

Si le ministère de l’Education refuse l’appellation d’“enseignants contractuels”, lui préférant celle de “cadres des Académies régionales de l’enseignement et de la formation (AREF)”, il n’en demeure pas moins que cette nouvelle catégorie d’enseignants recrutés uniquement par contrat suscite de larges débats dans la société depuis son intégration dans l’école publique.

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Les Marocains interrogés pour les besoins de cette étude restent visiblement divisés sur la pertinence de cette politique publique décidée sous le gouvernement Benkirane, puis renforcée par les deux gouvernements qui lui ont succédé.

Ainsi, l’étude révèle que 33% des Marocains soutiennent les grèves menées par les contractuels. Quasiment à la même hauteur, 32% y sont opposés.

Sunergia explique que le soutien des grèves des contractuels “semble lié à l’âge des répondants”, soit 45% des jeunes âgés entre 18 et 24 ans, et 42% des personnes âgées de 25 à 35 ans ayant exprimé ce soutien.

De leur côté, les séniors de 45 ans et plus ont manifesté un rejet qualifié d’“important » des multiples grèves menées par les contractuels (39% pour les personnes âgées de 45 à 54 ans, 50% pour les 55 à 64 ans, et 34% pour les répondants de plus de 65 ans).

Une proportion tout aussi significative de 35% des personnes interrogées ont refusé de répondre à cette question. Cette attitude “illustre la sensibilité du sujet et la complexité de sa résolution”, selon les conclusions de Sunergia.