Vague de chaleur : les systèmes de santé sous pression, s’inquiète l’OMS

La chaleur extrême qui s’est abattue sur l’hémisphère nord exerce une “pression accrue” sur les systèmes de santé, s’est inquiété mercredi le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Couloir d'hôpital, avec une infirmière en blouse.
Crédit : Yassine Toumi

Les chaleurs extrêmes frappent de plein fouet les personnes les moins à même d’en gérer les conséquences, telles que les personnes âgées, les nourrissons et les enfants, ainsi que les personnes pauvres et les sans-abri. Elle exerce également une pression accrue sur les systèmes de santé”, a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse. L’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord souffrent encore d’une chaleur extrême mercredi dans plusieurs régions.

Selon les scientifiques, ces températures élevées sont le résultat du changement climatique et de la récente réapparition du phénomène El Niño. “L’exposition à une chaleur excessive a des répercussions très diverses sur la santé, en amplifiant souvent des antécédents médicaux et en entraînant des décès prématurés et des situations d’invalidité”, a indiqué le Dr Tedros.

Il a également expliqué que l’organisation qu’il dirige, en collaboration avec l’agence de l’ONU pour la météorologie (OMM), aidait les pays à élaborer des plans d’action sanitaire contre la chaleur, afin notamment de les aider à mieux se préparer et à réduire les effets de la chaleur excessive sur la santé.

Et d’ajouter : “Nous travaillons avec l’OMM pour mettre en place un système d’alerte précoce”, a ajouté la directrice du département chargé des questions de santé publique et d’environnement à l’OMS, la Dr Maria Neira.

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La chaleur extrême peut mener à la déshydratation, aux coups de chaleur ou même au décès, avec certaines populations particulièrement vulnérables. La Dr Neira a expliqué que l’OMS était particulièrement préoccupée par la situation des personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, de diabète ou d’asthme — d’autant que la chaleur peut entraîner des pics de pollution de l’air, ainsi que par celle des enfants, des femmes enceintes et les personnes âgées.

La responsable de l’OMS a expliqué que les autorités — qu’elles soient nationales ou locales — devaient disposer de systèmes “très solides” pour s’assurer de pouvoir détecter immédiatement toutes les personnes qui pourraient être à risque.

“Il est évident que les hôpitaux doivent disposer d’un système pour se préparer”, a-t-elle dit. Elle a également souligné que les autorités devaient recommander à la population de ne pas être à l’extérieur quand il fait chaud, d’éviter le sport en plein air, de rester dans des endroits frais, de prendre soin des personnes vulnérables et de surveiller l’apparition d’éventuels symptômes annonciateurs d’accidents graves comme la déshydratation.

Selon l’OMM, des températures nocturnes importantes répétées sont particulièrement dangereuses pour la santé humaine, parce que le corps ne peut pas récupérer d’une forte chaleur continue. Cela conduit à une augmentation des crises cardiaques et des décès. Au-delà de ces mesures, la Dr Neira a souligné l’importance de lutter contre le réchauffement climatique : “Nous devons aussi, à moyen et long terme, décarboner notre société.”