Liberté de la presse : le Maroc en 144ème position d'après le rapport annuel de RSF

L'organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) a publié, ce mercredi 3 mai, la 21ème édition de son classement mondial de la liberté de la presse. Détails.

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A travers ce classement, RSF évalue les conditions de l’exercice du métier de journaliste dans 180 pays, et répertorie, suivant de nombreux critères d’évaluations, la situation du métier et les conditions de travail des journalistes. Au classement, 5 catégories de situations (allant de bonne à très dangereuse) reposant sur de nombreux indicateurs contextuels

Ainsi, selon ce classement de 2023, 8 pays seulement seraient en bonne situation, contre 31 pays où la situation serait très grave. « Autrement dit, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans seulement 3 pays sur 10 », est-il indiqué sur le communiqué accompagnant le classement.

En 2023, le Maroc y occupe la 144ème place sur 180, se hissant ainsi quelques rangs derrière ses voisins maghrébins, dont l’Algérie et la Tunisie qui occupent respectivement les 136ème et 91ème place sur le score global.

Une perte de 9 places en un an pour le Maroc, qui fait partie des 42 pays dans lesquels la situation est difficile, et dont la perte majeure du point de vue des indicateurs concerne l’indicateur politique, au niveau duquel le Maroc est passé de la 104ème à la 151ème place.

Le Maroc occupe la 144ème place du classement RSF 2023 concernant la liberté de la presse.Crédit: RSF

Si la note du Maroc continue de s’éloigner, d’année en année, du score de 55, à partir duquel la situation n’est plus « difficile » mais juste « problématique », le podium est occupé par la Norvège, l’Irlande et le Danemark.

Le bas du classement a lui aussi connu quelques changements. Ainsi, le trio de fin est composé exclusivement de pays asiatiques : « le Vietnam (178e), qui a parachevé sa chasse aux reporters et aux commentateurs indépendants ; la Chine (179e ; -4), plus grande prison pour les journalistes au monde et l’une des principales puissances exportatrices de contenus de propagande ; et, sans grande surprise, la Corée du Nord (180e) », fait savoir RSF.

Pour évaluer la situation de la presse dans ces 180 pays, les cinq indicateurs contextuels sur lesquels repose le classement de l’ONG sont : le contexte politique pour lequel 33 questions visaient à évaluer, entre autres, « le degré de soutien et de respect de l’autonomie des médias, face aux pressions politiques », le cadre légal, pour lequel 25 questions ont notamment été dédiée à mesurer « le degré auquel les journalistes et médias sont libres de travailler sans censure ou sanction légale », le contexte économique dont quelques unes des 25 questions ont servi à évaluer les contraintes économiques liées aux propriétaires des médias, lorsqu’ils défendent leurs intérêts commerciaux,  le contexte socio-culturel, dont les 22 questions dédiées visent à évaluer les contraintes sociales ainsi que les contraintes culturelles que subissent le journalise, et enfin, le contexte sécuritaire pour lequel 12 questions ont permis de mettre en avant les risques corporels, psychologiques ou émotionnels encourus par les journalistes.