Campagne agricole 2022/2023 : la production prévisionnelle des céréales estimée à 55,1 millions de quintaux

La production prévisionnelle des céréales principales (blé tendre, blé dur et orge) pour la campagne agricole 2022/2023 est estimée à près de 55,1 millions de quintaux (Mqx), contre 34 Mqx en 2021/2022, annonce le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts.

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Récolte de blé dans la région de Chernihiv, à 120 km au nord de Kiev, le 5 juillet 2019. Crédit: Anatolii Stepanov / AFP / FAO

Il s’agit ainsi d’une hausse considérable de l’ordre de 62% par rapport à la campagne précédente, précise le ministère dans un communiqué, faisant savoir que cette production est issue d’une superficie semée en céréales principales de 3,67 Millions d’Hectares contre 3,57 Millions Hectares en 2021/2022, soit une hausse de 2,8%.

Par espèce, cette production est répartie sur le blé tendre (29,8 Mqx), le blé dur (11,8 Mqx) et l’orge (13,5 Mqx), détaille la même source. En outre, quatre régions participent à hauteur de 82,9% de la production nationale, notamment, Fès-Meknès (27,1%), Rabat-Salé-Kénitra (26,5%), Grand Casablanca-Settat (16,9%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12,4%).

Par ailleurs, le communiqué souligne qu’au 27 avril courant, la campagne agricole actuelle a enregistré un cumul pluviométrique de 207 mm, soit une baisse de 36% par rapport à une année normale (322mm) mais une hausse de 13% par rapport à la campagne précédente (184 mm) à la même date.

Le début de la campagne a été caractérisée, relève la même source, par des conditions climatiques défavorables avec un retard des premières pluies et un déficit hydrique notable et une répartition spatiotemporelle inadéquate, en particulier depuis le mois de septembre jusqu’à la 1èr décade du mois de novembre 2022 et ayant retardé l’installation des cultures d’automne et impacté négativement l’état des parcours.

Les pluies ont été concentrées sur la période de la deuxième décade de novembre 2022 à fin février 2023 avec de faibles précipitations en mars et début avril sur certaines régions.

De même, la campagne actuelle se caractérise, poursuit le communiqué, par des températures instables, avec des minima bas en février et mars et au-dessus des niveaux de la campagne précédente à partir du mois d’avril.

S’agissant du taux de remplissage des barrages au 27 Avril, il est de 33%, contre 31% à la même période de la campagne précédente, fait savoir le ministère, ajoutant que la retenue totale nationale à usage agricole a atteint près de 4,48 Milliards de m3 contre 4,26 milliards la campagne précédente à la même période.

En dehors des régions du Gharb et du Loukkos où l’irrigation continue normalement, les autres grands périmètres ont subi les restrictions voire l’arrêt de l’irrigation, précise le communiqué, notant, dans ce sens, que de grands barrages affichent de faibles taux de remplissage notamment dans les régions du Haouz et Tadla.

Et de préciser que la campagne agricole s’inscrit par ailleurs dans une séquence climatique de 5 années difficiles marquées par la succession des années sèches (4 sur les 5 dernières années).

Concernant la production prévisionnelle des principales espèces arboricole, elle est en hausse, après avoir connu une baisse remarquable, en 2022, sous l’effet des conditions climatiques défavorables, indique le ministère.

« Les conditions favorables relativement meilleures de celles ayant prévalu en 2022 ont permis une bonne floraison annonçant un retour prévisible à la normale des production agrumicoles et oléicoles. Les conditions climatiques exceptionnellement favorables dans au sud de l’Atlas annoncent également une campagne dattière en hausse par rapport à l’année dernière« , selon le communiqué.

S’agissant de la production maraichère du printemps, elle a permis un redressement du marché des principaux légumes à savoir la tomate, l’oignon et la pomme de terre.

En effet, la production primeurs en cours a permis d’approvisionner le marché national et de couvrir les besoins et de répondre à l’export. Les efforts conjoints des professionnels et du Ministère ont permis de réguler le marché des tomates tout en poursuivant les exportations. Les basses températures de février et mars ont perturbé les récoltes et induit des hausses des prix par période.

A l’exception de la pomme de terre, les prix des oignons verts et des tomates sont en baisse et se situent à des niveaux normaux, souligne la même source, ajoutant que quant à l’installation des cultures maraichères de printemps, le programme se déroule normalement.

Et de noter que l’inflation qui a rattrapé le secteur agricole a beaucoup impacté les coûts de production avec une hausse notable des intrants agricoles particulièrement ceux importés tels que les engrais azotés et les produits phytosanitaires.

Après une succession d’années sèches, la campagne 2022/2023 se caractérise par un couvert végétal correct des parcours particulièrement dans le sud, Timahdit et les zones de montagne.

Quant au secteur de l’élevage, il s’est nettement amélioré par rapport à 2022 suite à l’amélioration des conditions climatiques et la mise en œuvre du programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique lancé en mars 2022 sur instructions royales

Le même communiqué rappelle que ce programme porte sur la distribution de l’orge subventionnée et d’aliments composés subventionnés au profit des éleveurs, ainsi que l’appui à l’abreuvement du cheptel à travers l’aménagement et l’équipement de points d’eau.

De plus les mesures prises en matière de suspension des droits de douane et de la TVA ont permis de contenir l’augmentation des prix des viandes. Aussi, le secteur laitier a connu un net redressement pour enclencher son retour à l’équilibre.