Ce projet historique devrait établir un record en tant que plus long gazoduc offshore du monde, couvrant environ 5600 km à travers 11 pays africains. La NNPCL et l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) financent conjointement le projet à parts égales. Mais du côté du Nigéria, l’enveloppe est connue.
Le directeur général de la NNPCL, Mallam Mele Kyari, qui s’exprimait, jeudi à Abuja, a déclaré que le projet de gazoduc de la compagnie, qui reliera le Nigeria au Maroc, en est déjà à la phase II de l’étude d’avant-projet détaillé, et qu’il fait l’objet d’une évaluation de l’impact environnemental et d’enquêtes sur les droits de passage.
Selon Mallam Mele Kyari, la NNPCL tire parti des énormes réserves de gaz naturel du Nigeria, qui s’élèvent à plus de 200 milliards de pieds cubes et qui pourraient atteindre 600 milliards de pieds cubes, étant donné que l’on s’attend à des investissements plus importants en raison de la récente résolution des différends relatifs aux contrats de partage de la production avec les partenaires.
Il a indiqué que cette réserve importante constituera une alternative énergétique à faible teneur en carbone qui soutiendra la croissance des secteurs de l’énergie et de l’industrie, luttera contre la pauvreté, réduira l’empreinte carbone et créera davantage d’opportunités d’emploi.
Il a ajouté que le réseau d’infrastructures gazières du Nigeria avait la capacité de transporter environ 6,9 milliards de pieds cubes standard de gaz pour soutenir la production d’électricité.
Le gazoduc Maroc-Nigéria est l’un des projets phares liant les deux pays en passant par plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Les études de ce mégaprojet sont à un stade avancé et des mémorandums d’entente ont été signés lors des derniers mois.
Le premier a été signé entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la République fédérale du Nigeria et le Royaume du Maroc.
Deux autres ont été signés respectivement entre le Maroc, le Nigeria et la Mauritanie, d’une part, et le Maroc, le Nigeria et le Sénégal, d’autre part. Cinq autres mémorandums d’entente tripartites ont été conclus respectivement et successivement entre le Maroc et le Nigeria, d’une part, et la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Ghana, d’autre part.
Le projet stratégique de gazoduc Maroc-Nigéria, qui émane de la vision du roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari, longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc.
Il sera connecté au gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen et permettra aussi d’alimenter les États enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali.