Israël : un influent rabbin opposé au sacrifice de la Pâque juive sur l’esplanade des Mosquées

Un influent rabbin israélien a réaffirmé mardi être opposé à tout sacrifice d’animal sur l’esplanade des Mosquées, épicentre de tensions à Jérusalem, après des appels de juifs extrémistes en ce sens à l’occasion de la Pâque juive.

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Les Palestiniens sont tenus à distance par la police israélienne lors d'affrontements dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, le 15 avril 2022. Crédit: Ahmad Gharabli / AFP

Cette déclaration survient alors que des dizaines de milliers de musulmans s’y rassemblent actuellement à l’occasion du mois de jeûne du ramadan.

Site le plus sacré du judaïsme et troisième lieu saint de l’islam, l’esplanade des Mosquées, que les juifs appellent “Mont du Temple”, est située dans la Vieille Ville de Jérusalem, dans le secteur palestinien occupé et annexé par Israël.

Selon la tradition juive, le sacrifice d’un agneau ou d’un chevreau lors de la Pâque était une obligation religieuse à l’époque du Temple de Jérusalem, détruit en 70 par les Romains.

Une organisation juive radicale, Hozrim Lahar (“On revient sur le Mont du Temple”) a récemment appelé à accomplir ce sacrifice pour Pessah, qui débute mercredi soir, promettant 20.000 shekels (environ 5100 euros) pour quiconque réussirait. Son directeur a été arrêté lundi à titre préventif par la police.

Le Hamas a mis en garde contre toute tentative de “désacraliser la mosquée Al-Aqsa”, ce qui “alimenterait une situation déjà explosive”

Le rabbin Shmuel Rabinowitz, membre du rabbinat israélien et président de la Fondation du Mur des Lamentations, “œuvrera pour empêcher que des animaux soient amenés” près de l’esplanade en vue d’être sacrifiés, d’après un communiqué. La Fondation “travaille en accord avec les directives du grand rabbinat d’Israël, qui à travers les générations, s’est opposé à tout acte de la sorte” à cet endroit, indique cette source.

Lundi, le grand rabbin séfarade d’Israël, Yitzhak Yossef, a rappelé qu’il était interdit aux juifs de se rendre sur l’esplanade. En vertu d’un statu quo décrété après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises, sans y prier.

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Mais ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes et escortés par la police israélienne, y prient subrepticement, ce que les Palestiniens et la Jordanie — gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem — qualifient de “provocations”.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a mis en garde lundi contre toute tentative de “désacraliser la mosquée Al-Aqsa”, ce qui “alimenterait une situation déjà explosive pour laquelle le gouvernement israélien porte l’entière responsabilité”.

En mai 2021, après des violences sur l’esplanade et ailleurs à Jérusalem-Est, le Hamas avait tiré des roquettes sur Israël, entraînant une guerre de 11 jours.