Le président des Émirats arabes unis nomme son fils aîné prince héritier d’Abou Dhabi

Le président des Émirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, a nommé son fils aîné, cheikh Khaled ben Mohammed ben Zayed, prince héritier d’Abou Dhabi, faisant de lui le potentiel futur dirigeant de la fédération pétrolière.

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Le cheikh Khaled bin Mohammed bin Zayed al-Nahyan, fils du prince héritier d'Abu Dhabi Mohammed bin Zayed, est photographié dans la capitale émiratie lors d'une cérémonie marquant le deuxième anniversaire du musée du Louvre de l'émirat du Golfe le 11 novembre 2019. Crédit: KARIM SAHIB / AFP

Dans le cadre d’un remaniement annoncé mercredi soir par les médias d’État, le frère du président, cheikh Mansour ben Zayed Al-Nahyane, qui est le propriétaire du club de football britannique Manchester City, a pour sa part été nommé vice-président de ce pays du Golfe.

Il exercera cette fonction conjointement avec le souverain de Dubaï et Premier ministre de la fédération, cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum. Le souverain d’Abou Dhabi, capitale et émirat qui concentre les plus importantes réserves pétrolières de la fédération, est traditionnellement le chef de l’État fédéral fondé en 1971.

De ce fait, le nouveau prince héritier cheikh Khaled ben Mohammed ben Zayed, âgé de 41 ans, devrait devenir un jour le prochain président des Émirats.

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L’actuel dirigeant Mohammed ben Zayed, 62 ans, souvent connu sous le nom de “MBZ”, est devenu président des Émirats et dirigeant d’Abou Dhabi à la mort de son demi-frère cheikh Khalifa en mai 2022. Depuis, les spéculations allaient bon train quant à la personne qui allait lui succéder comme prince héritier d’Abou Dhabi, cheikh Khaled et Tahnoun ben Zayed, un frère de MBZ, étant pressentis pour ce poste.

Tahnoun ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale et président du fonds souverain ADQ, a lui été nommé mercredi vice-souverain d’Abou Dhabi, de même que Hazza ben Zayed, un autre frère du président.

La nomination de cheikh Khaled a été saluée par des dirigeants des pays du Golfe, comme le Qatar ou l’Arabie saoudite.

Ces changements aux plus hauts rangs de l’État reflètent une volonté de renforcer le pouvoir de la famille proche de MBZ, selon l’analyste Bader al-Saif, maître de conférence en histoire à l’université de Koweït. “Ce changement (…) suit apparemment un modèle de succession en ligne directe qu’on trouve ailleurs dans le Golfe” et qui assure “plus de stabilité et des successions plus en douceur”, a-t-il souligné dans un tweet.

Le président des Emirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, dit “MBZ”.Crédit: AFP

Cheikh Khaled siège notamment au conseil d’administration de la compagnie nationale pétrolière émiratie ADNOC. Il est très impliqué dans des projets pour la jeunesse et l’environnement.

Abdul Khaleq Abdallah, un professeur de sciences politiques aux Émirats, note que cheikh Khaled a déjà représenté son père lors de voyages à l’étranger. Son père étant encore au tout début de sa présidence, cheikh Khaled a encore le temps d’apprendre, a-t-il déclaré à l’AFP. “Il a été formé à la fonction. Tous ceux qui l’ont observé au fil des années savent qu’il est prêt à ça (la présidence) et qu’il remplit les critères”, a-t-il ajouté. “Il a gagné la confiance de son père (…) Il se lie facilement avec les gens, ce qui est très important pour un futur leader.”

Riche pays pétrolier de quelque 10 millions d’habitants, les Émirats arabes unis s’affirment depuis une dizaine d’années au Moyen-Orient, mais aussi sur la scène internationale. Alliés de l’Arabie saoudite et des États-Unis, mais entretenant aussi de bonnes relations avec la Russie ou la Chine, ils ont été le premier pays du Golfe à normaliser en 2020 les relations avec Israël.