Le sauvetage express de Credit Suisse par sa rivale UBS sous la pression du gouvernement et des autorités de régulation a provoqué une onde de choc dans le pays. La pression monte pour comprendre ce qui s’est passé et pour que les anciens dirigeants rendent leurs bonus, jugés par certains excessifs au regard des déboires financiers de Credit Suisse, qui multipliait les scandales depuis deux ans.
Interrogé à ce sujet, le porte-parole d’Urs Rohner, qui a présidé la banque de 2011 à 2021, a assuré que le dirigeant avait toujours perçu sa rémunération indépendamment des résultats de l’entreprise, dans un entretien publié mardi dans les journaux appartenant à l’éditeur CH Media.
“En tant que président du conseil d’administration, il n’a pas reçu de bonus, c’est pourquoi il n’y a rien à rembourser”, a indiqué le porte-parole de Rohner. Le dirigeant a même renoncé volontairement à une partie de sa rémunération pendant sept ans, à savoir de 2014 à 2021. Ainsi, “il n’a pas perçu au total 5 millions de francs auxquels il aurait eu droit”, a précisé le porte-parole. Au dire de CH Media, Urs Rohner a reçu environ 52 millions de francs suisses durant son mandat auprès de ce qui était la deuxième banque du pays.
Selon des sondages publiés ces derniers jours, une majorité de Suisses rejettent le rachat de Credit Suisse par UBS et dirigent leur colère plutôt vers la banque et ses responsables que contre les politiques.
Le Parlement a prévu une session extraordinaire en avril pour se pencher entre autres sur le sauvetage de Credit Suisse. Par ailleurs, les parlementaires étudient la possible mise sur pied d’une commission d’enquête qui serait chargée d’établir les responsabilités.
Le mariage forcé d’UBS et de Credit Suisse qui va donner naissance à un mastodonte bancaire inquiète également, en raison des risques financiers et sur l’emploi.
Selon l’agence de presse nationale Keystone-ATS, le directeur général d’UBS Ralph Hamers s’est adressé aux collaborateurs de Credit Suisse dans une lettre pour leur demander de lui faire confiance. “Nous allons regrouper nos forces dans la gestion de fortune, avec plus de poids dans la gestion d’actifs, une claire position de leader sur notre marché suisse et une meilleure orientation clientèle de la banque d’affaires”, écrit-il.
(avec AFP)