Le renforcement de ces objectifs traduit la priorité donnée par l’entreprise française au gaz, et notamment au gaz naturel liquéfié (GNL), au détriment du pétrole dans son portefeuille, le gaz émettant moins de CO2 que le pétrole quand il est brûlé. Sans compter le développement du solaire et autres énergies renouvelables dans ses activités.
Une réduction des émissions de 30 % visée “dès 2025”
Le groupe “se fixe un objectif plus ambitieux de baisse des émissions Scope 3 Pétrole”, c’est-à-dire les émissions générées par les carburants et le kérosène brûlés par ses clients, avec une réduction de 30 % visée “dès 2025” (contre 2030 précédemment) par rapport à 2015. Ainsi, le groupe vise désormais une baisse de 40 % des émissions dans ce registre en 2030 par rapport à 2015.
Ces émissions représentent aujourd’hui la majorité de l’empreinte carbone du groupe, suivies par celles liées au gaz.
L’ensemble des émissions indirectes liées à la combustion des produits vendus par TotalEnergies représentaient 389 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2022, un chiffre publié mardi. Le groupe entend les maintenir “à moins de 400 millions de tonnes” en 2030, contre 410 millions en 2015. C’est le même ordre de grandeur que les émissions de la France.
Dans l’empreinte carbone de la multinationale figure aussi l’énergie consommée par ses propres installations, qui représente historiquement de l’ordre de 10 % de l’ensemble de ses émissions.
Selon un communiqué du groupe, pour ces émissions-là, TotalEnergies se fixe “un nouvel objectif” d’émissions de moins de 38 millions de tonnes de CO2 en 2025 par rapport à 2015 (contre un objectif de 40 millions de tonnes précédemment), “grâce notamment à un programme de 1 milliard d’économies d’énergie lancé à l’échelle mondiale pour 2023-2024”.
La compagnie a, en outre confirmé sa volonté de consacrer en 2023 5 milliards de dollars aux investissements bas carbone, comprenant 1 milliard au titre de l’efficacité énergétique de ses installations et 4 milliards en énergies bas carbone (solaire, éolien, séquestration de carbone, etc.).
D’ici 2030, TotalEnergies prévoit d’investir “14 à 18 milliards de dollars par an (…) dont un tiers dans les énergies bas carbone, environ 30 % dédiés au développement de nouveaux projets pétrole et gaz, le reste étant consacré à la maintenance du portefeuille hydrocarbures”, a détaillé le groupe dans son communiqué.
“Oui c’est absolument réalisable, et nous l’avons réalisé, de continuer à générer des profits, et d’être rentable, tout en préparant l’avenir en investissant dans les énergies bas carbone”, a commenté le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné depuis Londres en présentant “la mise à jour de son ambition climat”.
Rappelons que le groupe a empoché en 2022 des bénéfices records de 20,5 milliards de dollars.
(avec AFP)