Nouvelles élections en Israël, Netanyahu décidé à revenir au pouvoir

Benjamin Netanyahu reviendra-t-il au pouvoir ? Le centriste Yaïr Lapid conservera-t-il son jeune titre de Premier ministre ? Les Israéliens votent ce 1er novembre pour les cinquièmes législatives en moins de quatre ans et dont l’issue tient le pays en suspense.

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en 2017. Crédit: AFP PHOTO / POOL / RONEN ZVULUN

Les bureaux de vote ont ouvert à 7 h (5 h GMT) à travers le pays et dans la ville disputée de Jérusalem et doivent fermer à 22 h (20 h GMT). Puis tomberont des sondages à la sortie des urnes, suivis des premiers résultats officiels qui pourraient tenir l’État hébreu en haleine jusqu’à un décompte final jeudi, tant cette élection semble incertaine.

Pour ce scrutin proportionnel, les 6,8 millions d’électeurs inscrits ont le choix entre une quarantaine de listes qui se réduisent principalement en deux camps : celui favorable à un retour au pouvoir du droitier Benjamin Netanyahu, jugé pour corruption dans une série d’affaires, et celui voulant un maintien aux affaires d’une jeune coalition hétéroclite menée par le centriste Yaïr Lapid.

Netanyahu vs Lapid

À 73 ans, Netanyahu, plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire d’Israël, tente de rallier une majorité de 61 députés, sur les 120 du Parlement, avec ses alliés des partis ultra-orthodoxes et de l’extrême droite, menée par Itamar Ben Gvir, qui a le vent en poupe.

“C’est un devoir et un grand honneur de pouvoir voter (…) j’espère que nous terminerons cette journée par un grand sourire”, a déclaré Netanyahu qui a voté à Jérusalem. “Ceux qui voteront pour nous auront Netanyahu comme Premier ministre et un vrai gouvernement de droite”, a assuré de son côté Ben Gvir qui a voté dans une colonie près de Hébron en Cisjordanie occupée.

Face à ce “bloc de droite”, Yaïr Lapid, 58 ans, Premier ministre depuis juillet, dirigeant du parti Yesh Atid (“Il y a un futur”) et chef d’une coalition unique dans l’histoire d’Israël, car réunissant des formations de gauche, du centre, de droite et un parti arabe, tente de convaincre que le cap donné ces derniers mois doit être maintenu.

“Allez voter aujourd’hui pour le futur de nos enfants, pour le futur de notre pays. Votez bien!”, a déclaré mardi Lapid qui a voté dans son fief de Tel-Aviv après s’être rendu sur la tombe de son père, l’ex-ministre et journaliste Tommy Lapid.

La “coalition du changement” menée par Naftali Bennett et Yaïr Lapid avait chassé du pouvoir Benjamin Netanyahu en juin 2021 avant de perdre sa majorité en chambre un an plus tard, précipitant le scrutin de mardi, le cinquième depuis le printemps 2019 dans un pays divisé politiquement qui peine à accoucher de coalitions ou les maintenir.

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“C’est terrible que les partis n’arrivent pas à former une coalition, un gouvernement qui fonctionne pendant quatre ans (…) j’espère que ces élections seront les dernières pour les quatre prochaines années”, a déclaré à l’AFP Shai Barkan, un designer industriel de 66 ans, qui craint la victoire d’une droite “extrémiste, radicale”.

Preuve du suspense ambiant, les derniers sondages créditaient le “bloc de droite” de Netanyahu de 60 sièges, à un seul du seuil de la majorité, contre 56 pour Yaïr Lapid et ses alliés.

Vers une nouvelle moisson record des partis arabes ?

La coalition de Lapid a perdu sa majorité au Parlement avec le départ d’élus de droite, poussant le gouvernement à convoquer de nouvelles élections.

Si la campagne a débuté lentement, elle s’est accélérée ces derniers jours avec les partis tentant le tout pour le tout pour convaincre les derniers indécis et surtout leur base de se rendre aux urnes, notamment dans les villes arabes.

En 2020, les partis arabes israéliens avaient récolté une moisson record de 15 sièges après une campagne dynamique sous une seule bannière. Mais cette fois, ils se présentent en ordre dispersé sous trois listes : Raam (islamiste modéré), Hadash-Taal (laïc) et Balad (nationaliste).

Dans le système proportionnel israélien, une liste électorale doit obtenir au moins 3,25 % des voix pour faire son entrée au Parlement avec ainsi un minimum de quatre sièges. En deçà de ce seuil, les partis n’ont aucun député.

Divisés, les partis arabes sont donc plus menacés de ne pas atteindre ce seuil et de favoriser ainsi la victoire du camp Netanyahu et de ses alliés.