Plus de 5600 migrants morts depuis 2021 en tentant de rejoindre l'Europe

Au moins 5 684 migrants sont morts depuis le début de l'année 2021 dans leurs tentatives de rejoindre l'Europe, a indiqué aujourd'hui l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l'ONU, notant que les routes de la Méditerranée centrale et occidentale restent les plus dangereuses.

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La Marine royale intercepte un migrant à Fnideq, qui tentait de rallier Sebta à la nage en mai 2021. Crédit: Fadel Senna / AFP

Au moins 2 836 personnes sont mortes ou ont été portées disparues sur la route centrale, où les migrants en provenance de Libye, de Tunisie ou d’Algérie tentent souvent de rejoindre l’Italie ou Malte, tandis que 1 532 personnes sont mortes sur la route occidentale, qui les conduit généralement, depuis le Maroc ou l’Algérie aux îles Canaries, en Espagne, a indiqué l’OIM dans une note publiée ce 25 octobre.

« Ces décès incessants nous rappellent une fois de plus que des voies de migration plus sûres et plus légales sont désespérément nécessaires », a déclaré à Julia Black, experte de l’OIM, qui fait partie du projet « Missing Migrants », lequel surveille régulièrement ces données au niveau mondial.

29 000 morts depuis 2014

« Nous avons enregistré plus de 29 000 décès au cours des trajets migratoires vers l’Europe depuis 2014 », poursuit-elle.

Les deux chiffres en Méditerranée centrale et occidentale dépassent déjà ceux enregistrés entre 2019-2020, a averti l’OIM, qui précise que les chiffres réels pourraient être encore plus élevés du fait que tous les décès et disparitions ne sont pas enregistrés.

L’agence onusienne a également souligné l’augmentation du nombre de décès parmi les migrants depuis 2021 sur d’autres itinéraires comme ceux de la frontière Turquie-Grèce (126 décès), les Balkans occidentaux (69), la Manche (53) ou le passage de la Biélorussie vers l’UE (23).

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L’OIM a également enregistré la mort d’au moins 17 Ukrainiens fuyant la guerre vers d’autres pays européens.

D’autre part, les données de l’OIM révèlent qu’au moins 252 migrants sont morts lors de renvois forcés par les autorités depuis début 2021, dont 97 en Méditerranée centrale, 70 en Méditerranée orientale ou 58 à la frontière turco-grecque.

L’agence onusienne a également fait allusion au drame de Melilia. « Vingt-trois autres personnes sont mortes sur la route de la Méditerranée occidentale et quatre à la frontière entre le Belarus et la Pologne ».

Manque de transparence dans les chiffres

L’OIM a aussi critiqué un manque de transparence dans les chiffres officiels. « Le nombre de cas est presque impossible à vérifier en raison du manque de transparence, du manque d’accès à l’information eu égard à la nature hautement politisée de ces événements », déplore-t-on, insistant sur le fait que les chiffres réels pourraient être beaucoup plus élevés.

Depuis le début de ce suivi en 2014, l’OIM a enregistré plus de 29 000 décès de migrants tentant de rejoindre l’Europe, et plus de 17 000 d’entre eux sont morts sans que l’on dispose de données sur leurs identités ni origines.

Parmi les personnes identifiées, 791 étaient originaires de Syrie, 695 du Maroc, 625 d’Algérie, 384 de Tunisie, 333 du Sénégal, 312 d’Érythrée et 270 d’Afghanistan, selon les données de l’OIM.