Qu’un torchon ou un tapis rouge ait été dressé n’altère en rien le dossier, mais exprime plutôt l’incapacité à influer”, a déclaré, jeudi, Bourita lors d’un point de presse à l’issue d’un entretien avec son homologue belge Hadja Lahbib, en réaction à l’accueil par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, du chef du Polisario Brahim Ghali.
Le président Ramaphosa a affirmé mardi que son gouvernement soutenait “sans état d’âme” la pseudo RASD lors de la visite à Pretoria du chef des milices séparatistes.
Pour le chef de la diplomatie, avec tous les développements qu’a connu le dossier, “l’Afrique du Sud se retrouve du mauvais côté de l’histoire”, insistant sur le fait que la tendance est d’aboutir à une solution dans le cadre de l’ONU. “Une solution basée sur la légitimité internationale, et qui distingue un État d’une milice, un drapeau d’un torchon, c’est ce que les gens attendent d’un pays crédible”, poursuit le diplomate.
Côté coopération, Bourita a mis en garde contre l’impact négatif des hostilités de Pretoria sur les relations bilatérales, notamment dans les milieux économiques. “Une entreprise sud-africaine ne peut gagner de l’argent au Maroc en restant les bras croisés face aux agissements de son gouvernement”, a-t-il averti, faisant référence au discours royal du 20 août, considérant ce dossier comme “le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international”.
“Le Maroc n’est pas surpris par ce qui se produit (à Pretoria, ndlr) c’est quelque chose à laquelle on s’est habitué, et qui n’a aucun effet”, rappelle Bourita.
Les relations entre les deux pays n’ont en effet pas toujours été au beau fixe. Depuis les années soixante, les deux pays ont entretenu des relations d’abord chaleureuses, sous l’ère du président Nelson Mandela. Ce dernier s’est même rendu au Maroc à plusieurs reprises, notamment en 1994, date d’établissement officiel de relations diplomatique entre Rabat et Pretoria.
Les relations entre les deux extrémités du continent ont cependant connu des perturbations à l’arrivée au pouvoir du président Thabo Mbeki, qui s’aligne manifestement contre les intérêts suprêmes de Rabat, en reconnaissant la pseudo RASD.
Depuis septembre 2004, les relations diplomatiques sont donc gelées et ne reprennent qu’en août 2018, lorsque le Maroc décide de nommer Youssef Amrani, ancien ministre délégué aux Affaires étrangères, nouvel ambassadeur en Afrique du Sud.
(avec MAP et AFP)