Le Maroc accuse Adidas d'appropriation culturelle après l'annonce d'une nouvelle collection dédiée à l'Algérie

Mandaté par le ministère de la Culture, de la jeunesse et de la communication, le président du club des avocats au Maroc, Mourad Elajouti a adressé une première lettre de mise en demeure au représentant légal du groupe afin de requérir le retrait de la collection des maillots de sport inspirés de l'art du zellige marocain.

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Le Maroc accuse Adidas d'appropriation culturelle suite à l'annonce de nouveaux maillots algériens reprenant des motifs inspirés du zellige marocain. Crédit: Twitter - @Adidas Mena

Sur le compte Twitter Adidas Mena, l’équipementier allemand a annoncé la mise en vente d’une nouvelle collection de maillots de sport avec des motifs inspirés du zellige du palais El Mechouar, situé à Tlemcen, en Algérie.

L’annonce a été à l’origine de multiples débats sur les réseaux sociaux, concernant les motifs présents sur le maillot. Patrimoine marocain ou algérien ? Appropriation culturelle ? A qui appartiennent les motifs présents sur les nouveaux maillots algériens ?

Le président du club des avocats au Maroc, Mourad Elajouti a évoqué sur son compte Twitter un article publié par la revue scientifique ArcheoSciences en 2019  intitulé « Palais du Meshouar (Tlemcen, Algérie) : couleurs des zellijs », selon lequel les morceaux de zellige présents dans ce palais sont d’inspiration marocaine.

« On ne peut pas s’emparer d’une expression culturelle traditionnelle pour l’adapter à une autre culture, dans un contexte différent sans autorisation ni mention de la source de façon à porter préjudice aux détenteurs de l’expression culturelle originale » affirme l’avocat dans un tweet, dénonçant ainsi une appropriation culturelle de la part de l’équipementier.

De ce fait, l’avocat annonce avoir « demandé le retrait de cette collection dans un délai de 15 jours, ou de prévoir une communication adéquate qui met en évidence que ces motifs utilisés pour la conception de ces maillots sont d’inspiration marocaine. Sous peine d’engager des poursuites judiciaires. »

Ce débat concernant l’appartenance du zellige au patrimoine marocain a également été l’occasion pour quelques internautes d’interpeller le ministre de la Culture, de la jeunesse et de la communication Mohammed Mehdi Bensaid sur la nécessité de protéger le patrimoine par des brevets, et de faire du zellige marocain une marque déposée.

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