Une centaine d’ONG de l’Hexagone, de l’Europe et des trois pays maghrébins concernés par la restriction des visas ont lancé la semaine dernière une pétition, dans laquelle elles dénoncent une politique “discriminatoire et injuste”, menée par les autorités françaises “au prétexte de lutter contre l’immigration irrégulière”.
Pour ce collectif, ces restrictions ne sont qu’une “punition collective, injuste, visant indistinctement” les populations de ces trois pays.
“Nous demandons aux autorités françaises et aux pays européens de revenir sur ces mesures discriminatoires”
Les mêmes ONG ont mis en garde le gouvernement français contre l’effet contraire de sa décision : “Ces mesures (…) produisent a contrario des effets dramatiques en poussant des milliers de jeunes et moins jeunes à emprunter des traversées en mer Méditerranée au risque de leur vie.”
Pour ces militants, ces mesures françaises ne relèvent pas seulement “d’un chantage inadmissible et déshonorant”, mais elles “portent atteinte à un droit humain essentiel : la libre circulation des personnes”, insistant sur le fait qu’elles contredisent aussi le principe d’égalité citoyenne : “Ainsi, des Françaises et des Français originaires des pays du Maghreb qui souhaitent faire venir leurs parents pour visites, pour affaires ou pour des raisons de santé se voient, eux aussi, privés d’un droit fondamental.”
Les associations, conduites par la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, ont également déploré les nouvelles conditions de demande des visas français, devenues “un véritable parcours du combattant et, le plus souvent, une humiliation supplémentaire pour l’immense majorité de celles et ceux qui en font les démarches”.
“Nous demandons aux autorités françaises et aux pays européens de revenir sur ces mesures discriminatoires”, conclut-on.
Parmi les ONG soutenant cette pétition figurent notamment l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), l’Association citoyenneté et liberté (Tunisie), l’Association des deux rives (France), l’Association des Marocains en France (France), le Collectif Debout (Algérie), l’Institut du Caire pour les études des droits de l’Homme, Le Pont de Genève (Suisse/Tunisie), la Fédération internationale des droits de l’Homme et le réseau Euromed Droits.