Mohsen Zeyani, 23 ans, est décédé mercredi soir dans un hôpital de Tunis après avoir été touché par des tirs de l’agent douanier dans le secteur dit du Passage, dans le centre de la capitale, lors d’une opération visant une voiture transportant des cigarettes de contrebande, selon ces sources.
La direction générale de la douane a affirmé de son côté dans un communiqué que l’une de ses patrouilles avait effectué des “tirs de sommation en l’air et en direction des pneus du véhicule de contrebande” après avoir été la cible de “projectiles” lancés par une “foule de contrebandiers”.
Un des membres de cette patrouille a été “grièvement blessé” à la tête, selon la même source. Les membres de la patrouille ont été placés en garde à vue pour la durée de l’enquête ouverte par le parquet, ajoute le communiqué.
Des vidéos montrant un agent douanier tirant en direction du véhicule ont été diffusées mercredi soir sur les réseaux sociaux.
Des membres de la famille et des amis du jeune homme se sont rassemblés dans la nuit devant l’hôpital où son décès a été constaté et des protestations contre sa mort ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la capitale, ont ajouté les médias.
Cet incident est survenu alors qu’une grogne sociale couve en Tunisie, confrontée à une grave crise économique qui s’est traduite ces derniers mois par des pénuries récurrentes de plusieurs produits de base.
En outre, des ONG de la société civile et l’opposition accusent les services de sécurité tunisiens de recourir à des méthodes rappelant celles de l’État policer sous l’ancienne dictature de Zine el Abidine ben Ali, depuis que le président Kais Saied s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.
Le coup de force du président Saied a fait vaciller la jeune démocratie dans le pays d’où les révoltes du Printemps arabe étaient parties en 2011.
La révolte en Tunisie avait commencé après l’immolation par le feu du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi après la confiscation de sa marchandise par des policiers.
L’ONG anti-corruption I Watch a dénoncé jeudi les agissements des services de sécurité tunisiens, qualifiant la mort du jeune tunisien mercredi de “scène de barbarie et une infamie qui hantera cet État policier”.