La juridiction de Nador aurait décidé d’accorder à 50 agents des forces de l’ordre, qui avaient déposé plaintes pour violence et enlèvement contre ces migrants, un délai de deux semaines pour formaliser leurs demandes de réparation civile pour les dommages subis, selon l’agence de presse espagnole EFE citant des sources de la défense du royaume ibérique.
Selon des sources médiatiques nationales, ces “victimes” ne se seraient jamais présentées à leur procès. Pour cette audience, ils étaient une quarantaine d’hommes en uniforme à remplir la salle.
Les quinze migrants sont poursuivis pour avoir “séquestré” des agents de forces de l’ordre et de sécurité lors d’affrontements avec la veille du drame de Melilia, le 23 juin, dans un camp de migrants situé dans la forêt d’Iznuden de la province de Nador.
Selon l’avocat des migrants, Me Lekbir Lemseguem cité par nos confrères d’ENASS, les agents des forces de l’ordre se réservent le droit de “se constituer partie civile et exiger des dommages et intérêts”, mais l’avocat remet en cause la faisabilité de la démarche : “Je me demande comment des réfugiés en grande vulnérabilité peuvent payer la partie civile, en cas de jugements en leur faveur ? Ça s’annonce compliqué.”
Les mis en cause sont également jugés pour avoir, entre autres, “participé à et organisé” l’émigration illégale et commis des violences contre les forces de sécurité.
Selon des sources sécuritaires citées par EFE, des migrants auraient pris en otage cinq membres des forces de l’ordre pendant plusieurs heures ce jour-là, pour les forcer à lever le siège de leur camp, à libérer certains de leurs compagnons qui étaient détenus et aussi pour exiger qu’on leur fournisse de la nourriture et des médicaments.
Les agents auraient été libérés lorsque les autorités ont accepté les demandes des migrants.
Le 17 août, le même tribunal a condamné treize autres migrants à deux ans et demi de prison pour leur implication dans ce saut tragique vers la clôture de Melilia, qui a coûté la vie à 23 personnes.
De même, le 19 juillet, la cour de première instance de Nador avait également condamné 33 autres migrants arrêtés lors de cette agression à onze mois de prison, et le 4 août, 14 de leurs compagnons à quatre mois de prison.