Les États-Unis ratifient l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN

Les États-Unis ont ratifié le 3 août les protocoles d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, après la décision historique de ces deux pays de renoncer à leur neutralité en raison de l’invasion russe en Ukraine.

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La Première ministre suédoise Magdalena Andersson, et le président finlandais Sauli Niinistö, à la suite d'une réunion à la Maison Blanche à Washington DC, le 19 mai 2022. Crédit: Mandel Ngan / AFP

Le Sénat américain a approuvé la ratification de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN lors d’un vote à une très large majorité, avec les élus des deux partis (95 voix pour, 1 contre). Une majorité des deux tiers était nécessaire pour approuver le texte.

L’administration Biden soutenait ardemment cette ratification censée démontrer la solidité de l’Alliance atlantique face à la Russie expansionniste. Aux États-Unis, le Sénat est seul habilité à ratifier les accords internationaux.

“L’Alliance est plus forte que jamais”

Le président russe Vladimir “Poutine a tenté d’utiliser la guerre en Ukraine pour diviser l’Occident. Au lieu de cela, le vote d’aujourd’hui montre que l’Alliance est plus forte que jamais”, a déclaré peu avant le vote le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.

Ce vote intervient au lendemain de la ratification des protocoles d’adhésion par le parlement français, ainsi que par l’Italie mercredi. En comptant les États-Unis, 23 États ont déjà ratifié l’adhésion des deux pays sur les trente nécessaires, selon le décompte de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.

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Tous les pays membres de l’OTAN doivent ratifier les protocoles d’adhésion avant qu’ils ne puissent entrer en vigueur et, de ce fait, que la Finlande et la Suède puissent bénéficier de l’article 5. L’article 5 du traité de l’Alliance de l’Atlantique nord, fondée en 1949 au début de la Guerre froide, déclenche une riposte commune en cas d’attaque contre l’un des membres.

Protéger les prérogatives du Congrès américain

Lors du débat mercredi, les sénateurs ont rejeté un amendement qui tentait de protéger les prérogatives du Congrès américain pour déclarer la guerre en cas d’activation de l’article 5. L’adhésion à l’OTAN de la Suède et de la Finlande n’est pas pour autant encore acquise, la Turquie menaçant de “geler” le processus, en accusant les deux pays nordiques de bienveillance envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés qu’Ankara considère comme des organisations terroristes.

Ankara, qui bloquait depuis mai leur entrée dans l’Alliance atlantique, a signé avec eux un mémorandum d’accord en juin liant leur adhésion à leur lutte contre les mouvements kurdes et leurs partisans sur leur sol.

Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau menacé fin juillet de faire barrage, accusant en particulier la Suède de ne pas “prendre sa part” à la lutte contre le terrorisme.

Un changement majeur dans la sécurité européenne

La Suède et la Finlande, qui s’étaient jusqu’à présent gardées de rejoindre l’OTAN afin de ne pas s’attirer les foudres de la Russie voisine, ont présenté leur candidature après l’invasion, le 24 février, de l’Ukraine par Moscou. Celles-ci ont été approuvées lors d’un sommet de l’OTAN à Madrid fin juin.

Ces adhésions représentent un changement majeur dans la sécurité européenne et interviennent sur fond d’un renforcement considérable de la présence américaine sur le continent européen depuis l’invasion russe.

(avec AFP)