La Banque mondiale met en garde contre le stress hydrique et la sécheresse qui menacent le Maroc

La Banque mondiale a mis en garde contre la menace du stress hydrique qu’affronte le Maroc, pointant aussi la fréquence aiguë de précipitations déficientes et une sécheresse qui a un impact “sérieux” et “à long terme” sur l’économie du royaume.

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La reprise économique au Maroc tourne à sec. Dans une note publiée sur son site officiel, la Banque mondiale (BM) a souligné que la forte sécheresse et le ralentissement de l’économie mondiale affecteront la croissance du PIB national, qui s’établirait à 1,3 % en 2022, contre 7,9 % l’année dernière, selon les prévisions du même organisme.

Pour la BM, “les épisodes de sécheresse qui se sont enchaînés pendant trois des quatre dernières années rappellent avec force la vulnérabilité de l’économie marocaine à l’irrégularité croissante des niveaux de précipitations”.

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“Le Maroc fait partie des pays les plus touchés au monde par le stress hydrique. Les événements récents ont montré que les solutions techniques ne suffisent plus à protéger l’économie contre les chocs climatiques et soulignent la nécessité d’adopter des politiques complémentaires telles que celles décrites dans le Nouveau modèle de développement, qui permettraient de tenir compte de la véritable valeur des ressources en eau et d’encourager des usages plus efficients et plus raisonnés”, a affirmé le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, Jesko Hentschel, dans un communiqué repris par la note.

Nécessité de la réforme de la gestion des ressources hydriques

Hentschel a également souligné la nécessité de réformes de la gestion de la demande en eau afin de promouvoir une consommation “efficace et plus rationnelle” des ressources en eau.

Le responsable propose de “fixer le prix de ressources hydriques devenues plus rares à une valeur idoine, de mettre au point des mécanismes efficaces d’allocation de l’eau, par exemple au moyen d’un système de quotas négociables, et de produire et de publier des données précises et détaillées sur les ressources hydriques et leur utilisation”.

La note a ensuite rappelé que les ressources hydriques renouvelables du pays entre 1960 et 2020 sont passées de 2560 mètres cubes à 620 mètres cubes par personne et par an. Ce qui a entraîné “le pays dans une situation de stress hydrique structurel”.

Sur la même période, le royaume a construit plus de 120 grands barrages, multipliant par dix la capacité de stockage de l’eau. Le volume réel d’eau stocké dans les principaux barrages du pays a toutefois diminué pendant la majeure partie de la dernière décennie, ajoute-t-on.

Risque d’accélération de l’inflation

En outre, la Banque mondiale a souligné que la hausse générale des prix à la consommation entraînera une accélération de l’inflation, qui atteindra 5,3 % en 2022, contre 1,4 % seulement en 2021. “Cette situation risque d’éroder le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres et les plus vulnérables”, a-t-on mis en garde.

“Cette situation risque d’éroder le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres et les plus vulnérables”

Note de la Banque mondiale

La BM a également averti de l’augmentation des dépenses du gouvernement en matière de subventions qui porteront le déficit public et le déficit du compte courant à 6,4 % et 5,2 % respectivement cette année : “Les aides accordées aux agriculteurs et aux consommateurs par le biais de subventions font grimper les dépenses, tandis que la hausse des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires et la baisse de la production céréalière nationale font augmenter les besoins en importations. En conséquence, le déficit budgétaire et celui de la balance courante devraient atteindre respectivement 6,4 % et 5,2 % du PIB en 2022, contre 5,6 % et 2,3 % en 2021.

Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, avait souligné lundi au Parlement que la rareté de l’eau était due au manque de précipitations et de chutes de neige, au niveau déficitaire de la nappe phréatique qui baisse de 2 à 3 mètres par an, et à la baisse du taux d’eau stockée dans les barrages, qui est passé de 9,4 milliards de mètres cubes en 2018 à 4,7 milliards de mètres cubes cette année.