Discussions russo-turques pour sortir le blé d’Ukraine par la mer Noire

Une délégation du ministère turc de la Défense était à Moscou ce 22 juin pour de nouvelles discussions destinées à permettre de sortir par la mer Noire les céréales bloquées en Ukraine à cause de l’offensive militaire russe.

Par

En 2021, le royaume a importé 8 % de ses besoins en blé d’Ukraine. Au vu du contexte actuel, il devra probablement chercher de nouveaux fournisseurs. Crédit: Polina Rytova / Unsplash

Un communiqué du ministère russe de la Défense indique ainsi que “les parties ont discuté des questions liées à la sécurité des navires marchands et l’exportation des céréales depuis les ports ukrainiens, ainsi que d’approches pour assurer la sûreté de la navigation en mer Noire”.

Des millions de tonnes de blé sont coincées dans les ports ukrainiens du fait de l’assaut lancé par la Russie contre son voisin fin février, si bien qu’une crise alimentaire mondiale se dessine.

Ankara, qui s’efforce d’entretenir de bons rapports avec Moscou et Kiev, a proposé d’aider à organiser le transport des céréales, sur la base d’un plan de l’ONU impliquant la Russie et l’Ukraine.

Moscou affirme ne pas empêcher la sortie des navires marchands, et accuse l’Ukraine d’avoir paralysé le transport maritime en minant ses ports.

Kiev de son côté craint une attaque maritime de la Russie sur sa côte de la mer Noire, alors que l’armée russe occupe déjà une grande partie du Sud ukrainien, notamment la totalité des rives de la mer d’Azov, accusant aussi la Russie de s’être approprié les récoltes de ces territoires occupés.

à lire aussi

“Quelques heures seulement après la fin de la longue réunion, le cargo turc (Azov Concord), qui attendait depuis des jours, a quitté le port ukrainien”, a indiqué le ministère turc de la Défense dans un communiqué. Il s’agit du “premier navire étranger à quitter le port ukrainien de Marioupol”, tombé aux mains des Russes en mai, précise la même source.

Lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky déclarait que des “négociations difficiles” étaient en cours pour débloquer les ports ukrainiens, où des millions de tonnes de céréales ne peuvent actuellement être exportées en raison du blocus de la flotte russe en mer Noire.

Sans parvenir à un accord jusqu’à présent, l’ONU négociait depuis plusieurs semaines avec Moscou, Kiev et Ankara, caution militaire d’une utilisation de la mer Noire pour des navires civils, un accord qui permettrait aux céréales de sortir d’Ukraine en sécurité et aux engrais produits par la Russie de revenir sur le marché international.