Sergueï Lavrov s’est entretenu avec son homologue algérien Ramtane Lamamra, et a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. “Nous apprécions beaucoup la position pondérée, objective et équilibrée de l’Algérie sur la question ukrainienne”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères russe à l’issue de ses entretiens.
Fruitful meeting today with my colleague Minister Sergey Lavrov, within the framework of the regular political consultations, focused on our joint efforts to further bilateral & multilateral cooperation as 🇩🇿 and 🇷🇺 mark the 60th anniversary of their diplomatic relations. pic.twitter.com/BsZ6FT0eId
— Ramtane Lamamra | رمطان لعمامرة (@Lamamra_dz) May 10, 2022
L’Algérie, exportateur de gaz de premier plan, fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 47 % pour la Russie.
Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l’invasion de l’Ukraine se sont tournés vers l’Algérie, qui ne dispose que d’une capacité très limitée pour augmenter ses exportations.
Dans un apparent souci de ne pas se mettre à dos Moscou, l’Algérie répète aussi que ses capacités supplémentaires d’exportation ne sauraient se substituer au gaz russe.
Une alliance algéro-russe face aux Européens ?
“La Russie, l’Algérie et les autres pays exportateurs de gaz, nous estimons qu’il faut respecter les accords déjà conclus”, a souligné Lavrov. Le ministre russe s’est en outre félicité de la hausse des échanges commerciaux entre Alger et Moscou “qui ont atteint l’année dernière trois milliards de dollars malgré la pandémie de coronavirus”.
Il a affirmé avoir aussi évoqué avec ses interlocuteurs algériens le “renforcement de la coopération militaire et technique qui a des racines solides et de bonnes perspectives”.
Lors de son entretien avec son homologue algérien, Lavrov a affirmé que Moscou soutenait “l’initiative de nos amis algériens visant à élaborer un nouveau document stratégique interétatique qui sera le reflet de la nouvelle qualité du partenariat bilatéral”, selon le ministère russe des Affaires étrangères.
Lavrov s’en est par ailleurs violemment pris lors de sa conférence de presse au chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Josep Borrell pour avoir proposé dans une interview au quotidien britannique The Financial Times d’utiliser les actifs russes gelés pour reconstruire l’Ukraine. “On peut dire que c’est du vol qu’on n’essaie même pas de dissimuler”, a affirmé Lavrov en réponse à une question au sujet de cette interview de Borrell. “Il ne devrait pas oublier qu’il est le diplomate en chef de l’UE, et non pas son chef militaire.”
“Mais peut-être que, bientôt, le poste de diplomate en chef de l’UE n’existera plus puisque l’UE n’a presque plus de politique étrangère, car elle affiche sa solidarité entière avec la politique imposée par les États-Unis”, a-t-il ajouté.
La visite de Lavrov en Algérie, sa première depuis janvier 2019, coïncide avec le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l’Algérie.
Le président russe Vladimir Poutine a lancé l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, à laquelle les Occidentaux ont rétorqué avec une série de sanctions contre Moscou.
(avec AFP)