Redoutant une expansion dans les eaux canariennes, le président des îles Canaries, Ángel Víctor Torres Pérez, a assuré mercredi que l’exploration pétrolière que certaines sociétés internationales ont entamée au large du Maroc ne comprend que les eaux internationales du royaume, celles des Canaries n’ayant pas été affectées.
“Le gouvernement des îles Canaries rejette catégoriquement toute prospection pétrolière dans les eaux canariennes. Ces prospections et études dont nous avons pris connaissance ont été autorisées par le Maroc il y a des mois ou des années”, a déclaré le président canarien aux médias espagnols.
📽️ @avtorresp: « El Gobierno de #Canarias rechaza tajantemente prospecciones en aguas canarias ». Subraya que las prospecciones autorizadas son en aguas marroquíes y resalta la importancia de las relaciones fluidas entre España y Marruecos para evitar decisiones unilaterales pic.twitter.com/yw2V2FfwPv
— Presidencia GobCan (@PresiCan) April 20, 2022
Ángel Víctor Torres Pérez a insisté sur le fait que ces travaux n’ont pas été effectués dans les eaux du Sahara ou des Canaries, appelant au “respect de la légalité internationale”.
Plus d’un milliard de barils au large d’Agadir
Vers la fin de la semaine dernière (15-17 avril), le britannique Europa Oil & Gas a annoncé la découverte de plus d’un milliard de barils de pétrole au large d’Agadir. Ce n’est pas la seule société qui dérange les Canariens : l’italien Eni effectue également des explorations dans la zone de Tarfaya (à 110 km des Canaries), disposant de l’autorisation de le faire depuis 2017, date à laquelle l’entreprise a conclu un accord avec l’ONHYM pour l’acquisition de permis d’exploration pour un total de 23.900 km2.
Pour Torres Pérez, “il est bon” que les relations entre Rabat et Madrid se soient détendues, puisque cela permettra au gouvernement canarien de “disposer de toutes les informations” sur les prospections que mène le Maroc. “Il n’y aura plus de décisions unilatérales”, a-t-il estimé.
“Les situations qui se présenteront seront discutées autour de tables de négociations avec la présence du gouvernement des îles Canaries, qui sera présent dans toute affaire entre le Maroc et l’Espagne concernant les eaux où les îles Canaries rencontrent le Maroc”, a déclaré le président canarien. “Nous n’allons pas permettre qu’un seul millimètre des eaux canariennes soit touché. Ni le gouvernement canarien ni le gouvernement espagnol”, a-t-il mis en garde.
La droite craint l’exploitation de puits au large de Tarfaya
Pour la Coalition canarienne (parti politique nationaliste de droite), le gouvernement de Madrid doit lancer des “mesures urgentes” en vue d’“empêcher” le Maroc de forer deux puits “situés dans les eaux frontalières des Canaries” (Tarfaya et Sidi Ifni).
Dans un communiqué publié hier, le parti canarien a déclaré qu’ils “ne comprenaient pas comment le gouvernement était capable de permettre au Maroc d’agir sans aucune sorte de limite ou de restriction”, accusant le gouvernement local de “détourner le regard”.
La secrétaire insulaire du parti à Lanzarote (île donnant sur la région allant de Tan-Tan à Tarfaya), a critiqué la passivité du président canarien, lui reprochant de “se limiter à suivre les orientations fixées depuis Madrid”, lorsqu’il s’agit de “confronter” le Maroc sur des questions telles que les flux migratoires ou la “souveraineté sur les eaux canariennes”.