Guerre en Ukraine : nécessité de diversifier les approvisionnements en blé en Afrique (PCNS)

Les pays africains dépendants du blé russe et ukrainien devraient diversifier leurs sources d’approvisionnement en cette denrée, face à l’impact du conflit russo-ukrainien sur le marché mondial du blé, estime le Policy Center for the New South (PCNS), think tank basé à Rabat, dans un “policy brief”.

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Des agriculteurs rentrent la récolte avec leur moissonneuse-batteuse sur un champ de blé dans la région de Stavropol, dans le sud de la Russie, le 9 juillet 2014. Crédit: Danil Semyonov / AFP

Cette crise met en évidence la nécessité de toujours diversifier ses approvisionnements et de conserver, si possible, la souveraineté nationale dans des domaines aussi sensibles que l’alimentaire”, écrit Henri-Louis Vedie, l’auteur de ce “policy brief” traitant des conséquences de la situation en Ukraine sur l’approvisionnement de l’Afrique en blé.

Au total, ce sont 16 pays africains regroupant 374 millions d’habitants, soit près de 40 % de la population africaine, qui dépendent à 56 % et plus du blé russe et ukrainien, précise le document, notant que le conflit entre les deux pays impacte lourdement le marché mondial de cette denrée, en premier lieu les principaux pays/clients importateurs des deux belligérants.

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En outre, M. Vedie a indiqué que la dépendance d’autres pays africains au blé russe et ukrainien est inférieure à 50 %, à l’instar du Maroc, l’Algérie et le Nigeria “qui importent plus de 17 millions de tonnes de blé, majoritairement ni russe ni ukrainien”.

“Le Maroc produit du blé en quantité variable selon les conditions climatiques. Ainsi, en 2021, de bonnes conditions climatiques ont permis de réduire les importations de blé de 0,7 Mt, passant sous la barre des 5 Mt, estimées à 4,5 Mt”, a-t-il poursuivi.

Et d’ajouter que les importations marocaines sont caractérisées par la diversité des fournisseurs : “Ainsi, on y trouve l’Ukraine (25 %), la Russie (11 %), la France (40 %) et le Canada pour la quasi-totalité de l’importation du blé dur.”

Ainsi, ce “policy brief” recommande aux pays africains de diversifier leurs approvisionnements, à l’instar du Maroc et le Nigeria. Il s’agit également de “conserver sa souveraineté alimentaire et avoir une agriculture privilégiant d’abord les cultures vivrières comme le blé”.

(avec MAP)