Le véhicule en question est l’eCitaro, la version 100 % électrique du Citaro, la gamme d’autobus urbains du célèbre constructeur automobile allemand. Présenté en 2018, il existe en version avec 2 ou 3 portes. L’énergie est stockée dans 6 à 10 packs de batteries Lithium-ion, dont 4 situés à l’arrière du bus et jusqu’à 6 positionnés sur le toit. Cela lui offre une autonomie de 150 kilomètres minimum, pour une durée de chargement de quelques heures à peine.
Le coup d’envoi de cet essai qui devrait durer “deux à quatre semaines” selon le directeur général d’Alsa Maroc, Alberto Pérez, a été donné ce vendredi par la maire de la capitale, Asmae Rhlalou, ainsi que Adil Benanni, le patron d’Auto Nejma, distributeur historique de Mercedes au Maroc. Après avoir sillonné l’Europe où 700 unités ont été vendues par Mercedes, l’eCitaro débarque pour la première fois dans la région Afrique du Nord–Moyen-Orient, où il devra séduire les responsables publics des métropoles locales.
“L’eCitaro avec sa technologie embarquée et son engagement de “zéro émission” présente une toute nouvelle dimension de l’électromobilité. À noter qu’il ne s’agit pas d’un prototype, mais bel et bien d’un produit de série de Mercedes Benz qui a fait ses preuves dans de grandes métropoles mondiales où il est mis en service dans le cadre de systèmes d’interopérabilité tram/bus”, lit-on sur le communiqué rédigé par les organisateurs de l’événement.
“Nous sommes fiers de pouvoir amorcer ce tournant historique vers la mobilité urbaine durable dans une ville qui revêt une importance stratégique pour notre groupe qui est Rabat. Avec nos partenaires, nous réfléchissons à des solutions concrètes et applicables sur le terrain pour une qualité de service aux standards internationaux pour les usagers”, s’est réjoui Alberto Pérez.
Un coût vertigineux pour une empreinte carbone zéro
S’agit-il d’un avant-goût de ce à quoi pourraient ressembler les bus de demain au Maroc ? “Il n’y a pas encore de deal entre la ville et Auto Nejma. Le bus a fait un tour d’Europe et est actuellement en Afrique du Nord où il est présenté aux sociétés délégataires dans une opération séduction”, apprend-on de source proche des organisateurs de l’événement.
Ces derniers se sont d’ailleurs bien gardés de répondre clairement aux questions des journalistes concernant le prix de ce qu’ils appellent un “bijou”, se contentant d’indiquer que son tarif correspond approximativement au double de celui d’un bus classique ou “conventionnel”. Mais d’après nos recherches, le prix d’un bus tel que celui présenté ce vendredi (2 portes) démarrerait à 580.000 euros (6,2 millions de dirhams). La version articulée (plus longue) coûterait elle près de 720.000 euros.
Si le prix affiché peut paraître excessif, son niveau sonore une fois sur la route reste impressionnant. Une discrétion qui pourrait même s’avérer dangereuse pour les piétons. “C’est indéniable, mais les véhicules sont — à la demande du client — équipés d’un système d’alarme qui retentit en cas de danger potentiel à l’extérieur”, nuance Mark Westendorp, head of international key account management chez Daimler Buses.