Chose promise, chose due. Ce 2 avril, Donald Trump a publié ses “droits de douane réciproques” annoncés en février… et si redoutés. Pour inaugurer ce qu’il appelle sa “déclaration d’indépendance économique” et tendre vers “l’âge d’or des États-Unis”, le 47e président de l’histoire du pays a imposé à ses partenaires économiques un droit d’entrée pour chacun des produits qui franchiraient les douanes américaines.
“Les dirigeants étrangers ont volé nos emplois, les dirigeants étrangers ont mis à sac nos industries et ces charognards ont mis en pièce notre Rêve Américain. Nous allons produire les voitures, bateaux, chips, avions, minéraux et médicaments dont nous avons besoins, ici, aux États-Unis”, a-t-il martelé, illustrant la politique ultra-protectionniste qu’il développe depuis sont arrivée au pouvoir.
Voir cette publication sur Instagram
Le Maroc n’échappe pas à la règle. Bien qu’imposé au taux minium choisi par Washington, chacun des produits que le royaume exportera vers son partenaire outre-Atlantique se verra imposer un droit de douane de 10%. Quelles pourraient être les conséquences de cette décision ? Le docteur Zakaria Abbass, enseignant-chercheur en commerce international à l’Université Euro-Méditerranéenne de Fès, analyse la situation avec TelQuel.
Cette déclaration d’indépendance économique de Donald Trump représente-t-elle un réel danger pour l’économie marocaine, ou peut-on considérer le Royaume comme chanceux de n’écoper « que » de 10% de droits de douane supplémentaires, en comparaison avec d’autres États ou organisations ?
Zakaria Abbass : Il serait prématuré de parler de « chance » pour le Maroc, même si les 10 % imposés sont en effet inférieurs aux taux appliqués à d’autres puissances commerciales comme la Chine ou l’Union européenne. Pour une économie intermédiaire comme celle du Maroc, très dépendante de ses débouchés extérieurs et en pleine montée en gamme industrielle, chaque point de surtaxe compte.