Zelensky a tout raté, son pays est ravagé, et des MILLIONS de personnes sont mortes inutilement”, a tweeté Donald Trump, ce mercredi à 17 heures. Une bombe pour le président ukrainien et l’Ukraine, qui se trouvent dorénavant sous les feux croisés russes et américains. Alors que Moscou contrôle toujours 20% du territoire, et que le nouveau maître de la Maison Blanche trouve “juste” qu’elle en garde la possession, voilà que ce dernier s’en est pris violemment à l’homme qui défend son territoire depuis maintenant trois ans.
“Si on y pense, un comédien au succès relativement modeste, Volodymyr Zelensky, a entraîné les États-Unis à dépenser 350 milliards de dollars pour s’engager dans une guerre qui ne pouvait être gagnée sans l’aide des États-Unis”, réfléchit à haute voix Donald Trump. Outre l’insulte à un chef d’État, Donald Trump s’exerce à nouveau à la “fake news” concernant les 350 milliards de dollars, dont le montant entre janvier 2022 et décembre 2024 est plutôt estimé à 114,2 milliards par l’Institut économique ifW Kiel, aides financière, militaire et humanitaire comprises.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) February 19, 2025
Mais plus grave encore, le président laisse entendre que Volodymyr Zelensky serait l’instigateur de la guerre. L’agressé devient officiellement l’agresseur, dans une guerre qui ne concerne pas les États-Unis : “Nous avons un bel et grand océan entre nous”, se félicite-t-il.
“Un dictateur sans élections”
“Il refuse de tenir des élections, il est très bas dans les sondages d’opinion ukrainiens, et la seule chose à laquelle il était bon était de se jouer de Biden”, poursuit Donald Trump dans son tweet assassin. Et la désinformation continue, car après trois ans de guerre, de morts, de coupures d’électricité et d’eau, la cote de confiance s’élève à 57% pour Volodymyr Zelensky. Cela n’empêche pas l’homme qui a libéré les rebelles du Capitole d’appeler le président ukrainien “un dictateur sans élections” qui “ferait bien de se décider rapidement (sur l’accord de paix qu’il lui a proposé) ou il n’aura bientôt plus de pays”.
Puis de se féliciter de mener avec la Russie “des négociations fructueuses, une chose dont seul TRUMP et l’administration Trump sont capables”, exprime-t-il à la troisième personne. “Biden n’a jamais essayé, l’Europe a échoué à amener la paix, et Zelensky souhaite probablement continuer de faire rouler ce train de la mort”, conclut-il, laissant peu de place à l’interprétation quant aux jours qui attendent l’Ukraine.
Réactions internationales
Il est “tout simplement faux et dangereux de nier au président Zelensky sa légitimité démocratique”, s’est insurgé le chancelier allemand Olaf Scholz. La ministre des Affaires étrangères du même pays a quant à elle rappelé que “personne d’autre que Poutine n’a déclenché ou voulu cette guerre au cœur de l’Europe”.
Côté français et anglais, la soupe à la grimace n’a pas été publique, mais le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Keir Starmer se rendront à Washington la semaine prochaine pour échanger avec Donald Trump.
Dans ces conditions, en Russie, Vladimir Poutine, qui n’en attendait pas autant, a déclaré qu’il était prêt à “revenir à la table des négociations”, et qu’il serait “heureux de rencontrer Donald Trump”.