Dina Bensaïd : “Le concours de l'OPM crée un lien affectif entre le public et la musique classique”

Dina Bensaïd, première femme marocaine cheffe d’orchestre, dirigera les demi-finales de la 21e édition du Concours international de musique de l’Orchestre philharmonique du Maroc. Elle partage sa vision de ce concours, et son rôle dans la transmission de la passion de la musique classique.

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Dina Bensaïd, première marocaine cheffe d’orchestre. Crédit: DR

Avec son format unique permettant aux candidats de jouer avec un orchestre philharmonique dès les demi-finales, quelles opportunités représente ce concours pour les jeunes musiciens ?

Pour un artiste à l’aube de sa carrière, jouer avec un orchestre est une opportunité plutôt rare. Généralement, dans les concours, les épreuves avec orchestre viennent après deux ou trois tours de sélections.

Le Concours international de musique de l’Orchestre philharmonique du Maroc offre cette opportunité dès le premier tour. Bien que la sélection avant le début du concours soit drastique, les candidats sélectionnés sont d’un niveau exceptionnel, et le public, comme les candidats, peuvent profiter dès le départ de ces riches et impressionnantes épreuves avec orchestre.

Dans quelle mesure leConcours international de musique de l’Orchestre philharmonique du Maroc contribue-t-il à rendre la musique classique plus accessible au grand public ?

Tout d’abord, grâce au soutien de la Fondation de l’Académie du Royaume du Maroc, toutes les épreuves sont gratuites et donc accessibles à tous. Ensuite, rajouter l’aspect “compétitif” à la musique crée une certaine émulation autour de l’événement.

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Le public a son candidat préféré qu’il soutient et espère voir gagner. Ce lien presque affectif, qui se crée avec les candidats, est en quelque sorte un lien qui se crée de fait avec la musique classique elle-même.

Il y a des concours internationaux à travers le monde, comme celui de la Reine Élisabeth de Belgique, qui crée durant tout un mois une incroyable dynamique dans Bruxelles. La ville vit au rythme du concours, et chaque participant devient en quelque sorte l’ambassadeur du concours à travers le monde. Sans prétendre rivaliser avec ce concours, disons qu’il nous inspire par son état d’esprit.

Le Concours international de musique de l’Orchestre philharmonique du Maroc célèbre cette année sa 21e édition. Comment a-t-il évolué dans le paysage musical national ?

“Un Prix du public est également décerné en finale. Celui-ci a une saveur toute particulière pour les candidats, c’est une consécration ultime, parce que, dans la vraie vie, nous jouons pour un public et non pour un jury”

Dina Bensaïd

Nous pouvons dire qu’il a évolué tant à l’échelle nationale qu’internationale. À grande échelle, il attire de plus en plus de candidats à travers le monde, parce qu’il s’est créé une notoriété. Et d’un point de vue local, il a également fait sa place puisqu’il est devenu un rendez-vous de la saison de l’OPM.

Le public est de plus en plus impliqué également : depuis quelques éditions, les candidats sont même logés dans des familles d’accueil qui soutiennent leur « poulain » pendant toute la durée de la compétition.

Enfin, un Prix du public est également décerné en finale. Celui-ci a une saveur toute particulière pour les candidats, c’est une consécration ultime, parce que, dans la vraie vie, nous jouons pour un public et non pour un jury. Bien que la reconnaissance du jury représente évidemment la reconnaissance de la profession.

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