Selon un article des plus sérieux, la quantité de nos hauts responsables inquiétés par la justice est remarquable. Zakaria Boualem s’est même demandé s’il était bien raisonnable de recopier le chiffre cité par le média, tant il constitue une menace pour la fameuse “image du pays”.
Il se trouve actuellement un parlementaire sur dix poursuivi en justice, et un élu local sur vingt dans la même situation, derrière les barreaux ou relevé de ses fonctions. C’est prodigieux !
Mais cette phase de questionnement a été brève, et donc, voici le chiffre affreux, accrochez-vous mesdames et messieurs. Figurez-vous, les amis, qu’il se trouve actuellement un parlementaire sur dix poursuivi en justice, et un élu local sur vingt dans la même situation, derrière les barreaux ou relevé de ses fonctions. C’est prodigieux !
À la lecture de ce triste recensement, le cerveau du Guercifi est entré en ébullition, prêt à produire une quantité tout aussi considérable de commentaires. Quelle est donc l’origine de l’infamie qui s’est abattue sur nos élites ? Comment les nobles représentants du peuple marocain (et eux seuls) se sont-ils retrouvés frappés de turpitude collective ? Et que répondre à cet ami lugubre qui considère que ceux qui ne sont pas inquiétés ne sont pas honnêtes, mais juste malins ? Et puis, pour commencer, peut-on espérer répondre à des questions aussi fondamentales dans une page aussi légère ? La réponse est oui, il faut bien montrer un peu de panache de temps en temps. Voici donc une liste de réflexions classées par idéologie, parce qu’il faut bien mettre un peu d’ordre, et merci.
que répondre à cet ami lugubre qui considère que les élus qui ne sont pas inquiétés ne sont pas honnêtes, mais juste malins ?
3amzinisme. C’est très bien, enfin, de prendre ce problème à bras-le-corps, chaque chose vient en son temps, soubhanallah, nous sommes exceptionnels. C’est une nouvelle avancée dans la construction du Maroc moderne, andalou, berbère, africain, social et démocrate. Réjouissons-nous donc de voir le glaive de la justice s’abattre sur ces malotrus et avançons ensemble vers les lumières de la félicité au lieu de geindre comme des vieux boucs.
Nihilisme. Ne nous excitons pas, nous sommes devant une 7amla, comprenez une campagne à la sauce locale, une sorte d’effort intense condensé sur une période très courte durant laquelle la rigueur de la loi s’applique soudain, assaisonnée d’une généreuse dose d’aléatoire, avant que tout ne redevienne normal, hamdoullah. C’est ainsi que le système s’autorégule, il faut reconnaître que c’est très sophistiqué comme process, tbarkallah.
Historique. Tout vient d’un profond malentendu lié à la fonction de représentation telle qu’elle a été conçue dans notre passé. Notre histoire le prouve, les membres de l’appareil étaient censés se servir dans les caisses de l’Etat pour leurs défraiements, ou sur le dos de la population pour leur train de vie. Cela n’a rien d’un dysfonctionnement, c’est au contraire la logique même du système, qui n’a pas vraiment changé malgré les siècles.
Complotisme. Vous trouvez normal, vous, que seuls les élus soient au cœur de la tempête ? Il n’y a pas d’autres scandales, zaâma ? On a laissé ces gens faire pendant des années, alors que tout le monde était au courant, puis on les a pourchassés pour nous dégoûter, voilà le résumé de l’opération.
Footballisme. Il est important de noter que parmi ces héros du Maroc moderne inquiétés par la justice se trouve un nombre important de dirigeants de clubs de football. Dit crûment, la moitié de la Botola est à l’ombre, ce qui ne fait pas très classe il faut l’avouer. Toutefois, comme par miracle, il n’y a aucune affaire louche dans notre très belle compétition, c’est magnifique hamdoullah.
Voilà ce que le Guercifi a compilé, il vous laisse décider tout seuls quelle analyse vous convient, il ne faut pas trop lui en demander, surtout avec cette chaleur. C’est tout pour la semaine, et merci.