L’ANRT se prépare à déployer des réseaux neutres au Maroc

L’Agence nationale de réglementation des télécommunications s’active pour autoriser l’installation de réseaux neutres, partagés entre opérateurs, mais n’appartenant à aucun d’entre eux. Les détails sur une révolution –silencieuse– des télécoms,  propulsée par les préparatifs du mondial 2030.

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Le siège de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel
Az-El-Arabe Hassibi, directeur général de l’ANRT.Crédit: DR

Une révolution silencieuse des télécoms au Maroc est en marche, à l’initiative de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications {ANRT). L’autorité de régulation, dirigée par son discret directeur général, Az-El-Arabe Hassibi, s’apprête à autoriser prochainement le déploiement de réseaux dits neutres “Neutral Host”.

Le choix de l’ANRT de faire émerger un acteur tiers neutre, selon le modèle dit du “Third party service provider”, s’inscrit dans une tendance mondiale, notamment aux États-Unis et en Grande-Bretagne. C’est aussi une réponse technique aux exigences de conformité de qualité d’infrastructures télécoms exigées par la FIFA à l’horizon du Mondial 2030.

Le modèle économique d’un acteur télécom tiers neutre est simple. Un opérateur installe l’ensemble de l’infrastructure de réseau dans un site en qualité d’opérateur neutre. Ce qui peut être fait, par exemple, sur le site d’un stade, d’un hôpital, d’un jardin public ou sur les lignes de train. Ensuite, il passe des accords avec les opérateurs actifs sur le marché : Maroc Telecom, Orange et Inwi.

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Économies et bénéfices pour l’environnement

Chacun des trois opérateurs paie un droit d’utilisation ainsi que sa part de l’amortissement à l’opérateur neutre. Autrement dit, au lieu d’investir directement, une tierce partie intervient entre les opérateurs pour simplifier le déploiement des réseaux télécoms.

Techniquement, un réseau est dit neutre quand il est partagé entre opérateurs, mais n’appartient à aucun de ces opérateurs, ni intégralement, ni partiellement, ni à une joint-venture entre eux.

Les raisons de l’ANRT de booster la mutualisation d’éléments de réseaux à travers un réseau neutre ? D’abord parce qu’elle permet aux opérateurs de faire des économies. Mais aussi et surtout, elle favorise une utilisation raisonnée des sites et des ressources, avec des bénéfices pour l’environnement : diminution des consommations d’énergie et meilleur impact visuel.

Et si l’autorité de régulation ne fournit pas d’agenda clair pour la future entrée en vigueur de l’autorisation de déploiement d’opérateurs neutres, il n’en demeure pas moins que le Maroc est amené à mettre à niveau, le plus tôt possible, son arsenal réglementaire des télécoms. Ce, pour répondre aux exigences d’infrastructures permettant d’accueillir dans de bonnes conditions la Coupe du monde 2030.

Rappelons que le terme de neutralité de réseau diffère de la neutralité de l’Internet exigée par la réglementation européenne Open Internet. Ce principe exclut toute discrimination positive ou négative à l’égard de la source, de la destination ou du contenu de l’information transmise sur le réseau par les opérateurs d’accès internet.