Tanger Med est une référence à plus d’un titre. En l’espace de 17 ans, l’infrastructure portuaire s’est imposée comme une plateforme incontournable au niveau international. Les derniers classements en attestent. Tanger Med est le 19e port le plus actif de la planète. Le quatrième port le plus efficace du monde est aussi le plus actif de la Méditerranée occidentale : il voit défiler, chaque année, 2,7 millions de passagers et près de 478 000 camions (chiffres de 2023), soit l’équivalent de 1300 camions par jour.
“Grâce à une forte implication et un soutien total du roi, le première tranche du port a pu être achevée en seulement quatre ans et quelques mois”
Tanger Med est une référence au niveau national. Son chantier en atteste. Grâce à une forte implication et un soutien total du roi, la première tranche du port a pu être achevée en seulement quatre ans et quelques mois. Un exploit auquel ont participé certains des esprits les plus brillants du pays. Feu Abdelaziz Meziane Belfkih s’est vu confier les commandes de l’agence TMSA (Tanger Med Special Authority). Le gouvernement était alors dirigé par un Driss Jettou capable de s’adresser directement à l’ancien patron de Renault, Carlos Ghosn, pour le convaincre de renoncer à son projet d’usine dans les Carpates au profit de Tanger.
La réussite de Tanger Med est aussi liée à la gestion de l’espace et de l’aménagement territorial. L’infrastructure n’a pas été pensée isolée, mais dans un environnement dédié. Car Tanger Med est un complexe qui comprend des zones industrielles (directement reliées au port), une zone franche et des zones commerciales. 1300 entreprises se sont installées dans ses huit zones d’activités.
Depuis Tanger Med, rien de similaire, ou presque, n’a été accompli. Pourtant, le modèle gagnerait à être déployé ailleurs
Surtout, Tanger Med est le symbole d’une réconciliation, celle du roi – et de l’État – avec une région trop longtemps délaissée. Entamé dès le début de règne de Mohammed VI, ce chantier de développement a joué le rôle d’une véritable locomotive, qui a permis, à ce jour, la création de 115.000 emplois tout en entraînant avec lui des investissements massifs qui se chiffrent en centaines de milliards de dirhams.
Avec Tanger Med, c’est toute une région qui a fait peau neuve, comme en témoigne la (superbe) modernisation de la ville du détroit et de ses alentours. Aujourd’hui, le complexe industrialo-portuaire suscite la fierté des habitants de la région. Il est le fruit du travail de Saïd El Hadi, Mohamed Hassad et Fouad Brini, qui ont pris la relève deAbdelaziz Meziane Belfkih à la tête du conseil de surveillance de TMSA.
« Peut-être qu’un plan “à la TMSA” viendra aussi contribuer à donner un nouvel essor à Dakhla, dont le développement urbanistique a été complètement raté”
Depuis Tanger Med, rien de similaire, ou presque, n’a été accompli. Pourtant, le modèle gagnerait à être déployé ailleurs. A une quarantaine de kilomètres de Dakhla, un nouveau port est en train d’être construit. Là aussi, une zone industrielle de plusieurs milliers d’hectares sera adossée à l’infrastructure. Peut-être qu’un plan “à la TMSA” viendra aussi contribuer à donner un nouvel essor à une ville dont le développement urbanistique a été complètement raté. C’est tout le mal que l’on souhaite aux Dakhlaouis.