La production des petits réacteurs nucléaires promis par Le Maire au Maroc en péril chez EDF

Nuward, le projet nucléaire phare d’Électricité de France (EDF) proposé au Maroc comme solution de dessalement des eaux, a subi un revers. La technologie du SMR (small modular reactor), qui avait le vent en poupe, est trop complexe techniquement pour être développée telle quelle par la France.

Par

Un petit réacteur nucléaire. Crédit: DR

A la demande du président de la République, nous travaillons sur ces fameux SMR, des réacteurs de plus petite taille. Au gouvernement marocain de décider s’il peut être intéressé par cette coopération”, avait mis sur la table le ministre de l’Économie française Bruno Le Maire lors de sa visite au Maroc en avril dernier. Savait-il alors que Nuward, le projet porté par EDF, rencontrait des difficultés ?

Ce 1er juillet, nos confrères de L’Informé ont révélé que, trop complexe techniquement, Nuward allait être remanié. La Tribune, qui a contacté le groupe, affirme qu’EDF va “faire évoluer le design” pour aller vers “des technologies exclusivement éprouvées”. Une source interne indique même à l’hebdomadaire économique l’éventualité d’une suspension du programme pour en démarrer un autre.

Pour autant, le coup de frein au projet Nuward ne signifie pas que toutes les avancées françaises dans le domaine des SMR sont abandonnées. Le secteur privé, qui bénéficie toujours des 500 millions d’euros de subvention de l’État, reste un vecteur du développement de cette technologie dans l’Hexagone.

Rappelons que le 29 avril, Jimmy, une start-up française, a déposé auprès du gouvernement la première demande d’autorisation pour un mini réacteur qui fera office de chaudière nucléaire et fournira de la chaleur décarbonée. D’autres projets français ont annoncé qu’ils déposeraient une demande d’ici 2026, comme la chaudière de Calogena.

à lire aussi

L’annonce reste néanmoins un échec pour les ambitions tricolores de faire de l’ombre à Rosatom. Le géant du nucléaire russe maîtrise d’ores et déjà la technologie et a lancé en 2019 son premier SMR, “Akademik Lomonosov”. Avec ses deux réacteurs de 35 MW chacun, elle a la capacité de couvrir les besoins en électricité de 100.000 Russes.