Le 15 janvier 2025, après six ans et demi de fermeture, un véhicule a de nouveau franchi la douane entre Melilia et Nador. Les autorités espagnoles ont indiqué que le passage de ce camion marquait la réouverture de la douane, tout en précisant qu’il restait encore des “problèmes techniques” à résoudre. Avant ce passage, trois autres véhicules avaient été refusés par les autorités marocaines, un à Melilia et deux à Sebta. Malgré cette annonce, les entrepreneurs et les autorités des deux villes expliquent qu’ils ne disposent pas d’informations sur l’activation du fonctionnement de ces douanes ni sur les conditions pour y faire passer des marchandises.
À Melilia, la douane était fermée depuis 2018 suite à une décision du Maroc. Sebta, de son côté, n’avait jamais eu de bureau de douane, et celui-ci a dû être créé. La décision d’ouvrir ces deux bureaux a été prise conjointement par Rabat et Madrid en 2022, lorsque la crise diplomatique a été déclarée terminée et qu’une nouvelle feuille de route a été tracée.
L’agence douanière Quiles a géré le passage du premier véhicule par la douane de Melilia. Il a traversé vers Nador, chargé d’électroménager. “Un client nous a demandé si nous pouvions effectuer l’exportation ; nous avons traité la demande et cela a fonctionné”, explique Juan Francisco Pérez Quiles, propriétaire de cette entreprise de Melilia fondée par son arrière-arrière-grand-père, il y a cent ans.
Officiellement rouvertes depuis le 15 janvier, les douanes de Melilia et Sebta restent de fait fermées. Marchandises limitées, passages filtrés et absence de communication officielle : les entrepreneurs et autorités des deux villes dénoncent l’épais brouillard qui empêche la… pic.twitter.com/x7O1u1V3uW
— TelQuel (@TelQuelOfficiel) February 6, 2025
Il n’a cependant réussi qu’au deuxième essai. Il raconte qu’une semaine auparavant, ils avaient essayé de faire passer le même camion, mais celui-ci avait été refusé à la douane marocaine en raison de “problèmes techniques”. Il précise qu’à la deuxième tentative, ils ont retiré “un élément qui ne convenait pas” avant de le laisser passer.
Pérez explique qu’il ne dispose pas d’informations sur les conditions ni les protocoles régissant le passage des marchandises depuis la réouverture. Il indique qu’il a au moins cinq véhicules de clients intéressés par le passage à la frontière, mais qu’il préfère pour l’instant attendre des informations officielles.