À Rabat, la culture italienne pour les droits des femmes

Le 8 mars, l’Institut Culturel italien de Rabat a organisé à Rabat un double événement inédit. Avec d’une part l’avant-première du film “Il reste encore demain”, et d’autre part l’exposition “100 chaussures rouges pour dire stop aux violences contre les femmes”, la culture italienne est vecteur de la lutte pour les droits des femmes.

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Il reste encore demain Crédit: DR

À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, l’Institut Culturel italien de Rabat, l’Ambassade d’Italie à Rabat, l’Association Casa delle Donne per non subire violenza de Bologne, en collaboration avec la Fondation Hiba et le Cinéma Renaissance de Rabat, ont mêlé lutte, art visuel et cinéma.

D’une part, en proposant au Cinéma Renaissance une performance de l’exposition italienne “100 chaussures rouges pour dire stop aux violences contre les femmes”, qui rend hommage aux victimes de violences contre les femmes à travers le monde.

Mais aussi en organisant au même endroit une projection en avant-première du film Il reste encore demain, premier film réalisé par Paola Cortellesi. Le film se déroule dans la seconde moitié des années 1940, dans une Rome caractérisée d’une part par l’enthousiasme né de la libération de l’occupation allemande et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et d’autre part par la nécessité de tout reconstruire et d’affronter une pauvreté endémique.

La protagoniste du film est Delia, l’épouse d’Ivano et mère de trois enfants. C’est l’époque de la reconstruction, mais aussi le début d’un mouvement de lutte mondiale pour les droits des femmes, dans lequel les femmes italiennes joueront un rôle majeur.

Croisant le combat personnel de Delia et celui de toutes les femmes de sa génération, Il reste encore demain est un merveilleux hommage aux femmes qui ont su croire à leur émancipation avant même qu’elle ne devienne réalité. Lors de sa sortie en Italie, le film connaît un succès retentissant, avec plus de cinq millions d’entrées en salles. A l’international, sa sortie, prévue le 13 mars, est tout aussi attendue.

L’art engagé

“L’écrivain Elio Vittorini disait que la culture ne doit pas seulement consoler dans la souffrance, mais la combattre et l’éliminer. C’est tout le sens de notre action que de concevoir la culture comme vecteur des droits humains”

Carmela Callea, directrice de l’Institut Culturel italien de Rabat

“L’écrivain Elio Vittorini disait que la culture ne doit pas seulement consoler dans la souffrance, mais la combattre et l’éliminer. C’est tout le sens de notre action que de concevoir la culture comme vecteur des droits humains et des droits des femmes”, a déclaré Carmela Callea, directrice de l’Institut Culturel italien de Rabat, quant à l’organisation de ces deux événements qui se sont tenus à Rabat le 8 mars.

En choisissant d’organiser l’avant-première de Il reste encore demain, l’Institut Culturel Italien met précisément le doigt sur une œuvre artistique qui touche autant qu’elle rappelle la nécessité de la lutte. Pour Leila Rhiwi, représentante de l’entité des Nations Unies pour l’égalité entre les sexes, qui était présente à cette projection, le film de Paola Cortellesi est “un témoignage puissant et magnifiquement représenté de la violence dans l’espace conjugal, une violence qui est malheureusement l’une des choses les plus partagées par les femmes à travers le monde”.

Poursuivant sa mission de consolidation d’un dialogue interculturel entre l’Italie et le Maroc, l’Institut Culturel Italien a choisi de faire venir l’exposition “100 chaussures rouges pour dire stop aux violences contre les femmes” qui circule à travers le monde depuis 2009.

Tout est parti de l’idée de l’artiste mexicaine Elina Chauvet, qui s’inspire du fameux chausson de Cendrillon et en fait un objet de dénonciation des violences conjugales et des féminicides. L’artiste réunit alors dans l’espace public une centaine de chaussures rouges qui, par un effet de contraste, disent la présence des femmes victimes de violences.

Invitée par l’Institut Culturel de Rabat, l’association “Maison des femmes pour ne pas subir la violence” de Bologne a accompagné l’installation de la Performance Art de l’exposition dans la salle du Cinéma Renaissance à Rabat.